L’année 2016 touche aujourd’hui à sa fin et elle fut riche en rebondissements économiques, en opportunités et en évènements desquels nous pouvons tirer d’importantes leçons d’investissement. En ce dernier jour de l’année je vous propose donc un petit bilan rétrospectif des évènements marquants de cette année 2016 et des leçons qu’il faut selon moi en tirer, car comme le dit le proverbe : pour savoir ou nous irons, il est important de savoir d’où l’on vient.
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Leçon d’investissement 1 : Restez optimiste
2016 est une année qui fut placée avant tout sous le signe de la surprise et de l’imprévisibilité. Deux évènements majeurs se sont produits, qui nous avaient tous deux été annoncés comme des déclencheurs potentiels d’un apocalypse financier : le Brexit et l’élection du président Donald Trump.
Le Brexit nous avait été présenté (avant qu’il n’arrive effectivement) comme un évènement terrible aux conséquences économiques majeures, qui marquerait le début de la fin de l’union européenne et qui serait à la fois une rupture idéologique et un séisme boursier.
L’élection de Donald Trump comme président des Etats-Unis nous avait été annoncé comme extrêmement improbable, et elle était supposée, si elle se produisait, être un facteur d’instabilité majeur qui déclencherait des mouvements de panique sur les marchés financiers et engendrerait des doutes sur le futur et sur la croissance américaine.
Nous arrivons maintenant en fin d’année et les marchés boursiers américains autant qu’européens sortent tous deux, tout à fait contre intuitivement, du plus puissant rallye boursier haussier que nous ayons connu depuis quelques années. Quelqu’un qui aurait cédé à la panique et au pessimisme durant le Brexit ou durant les élections aurait perdu beaucoup d’argent.
Comme le disait Peter Lynch « Les bonnes raisons pour que vous vendiez vos actions sont imprimées tous les jours dans les quotidiens financiers », l’important est de savoir conserver son optimisme. Ce qui me conduit au point suivant.
Leçon d’investissement 2 : Ne tenez aucun compte de l’opinion des médias
Le Brexit et l’élection de Trump nous auront confirmé ce que beaucoup d’entre nous savaient déjà plus ou moins intuitivement : les sondages et l’opinion des médias n’ont aucune valeur. Jusqu’à la veille de sa sortie, le consensus était que l’Angleterre allait rester dans l’Union Européenne, et l’idée qu’un « Brexit » était de l’ordre du possible était ridiculisée par un grand nombre de médias financiers.
Concernant l’élection de Donald Trump ce fut encore pire : il fut méprisé et ridiculisé tout au long de sa campagne et donné perdant jusqu’à la veille des élections présidentielles. Nous avons tous vu ce qui a suivi (nous avons également eu droit à la même chose en France, à plus petite échelle, avec le candidat Alain Juppé qui était nommé grand gagnant de la primaire de la droite jusqu’à la dernier seconde, pour que nous ayons finalement droit à une victoire surprise écrasante de Mr Fillon.)
Plus amusant encore, les retournements d’opinion qui s’en suivent après les faits pour nous assurer que ce que personne n’avait prévu (et ne pouvait prévoir) était totalement prévisible (aussi appelé « biais rétrospectif »), voici un screenshot des premiers résultats de google lorsque l’on tape les mots clés « victoire », « trump » et « prévisible ».
Leçon d’investissement 3 : Si vous voulez savoir où va le marché, observez le marché
Cette leçon-ci je la tiens de Jesse Livermore : seuls les prix comptent, les histoires sont crées de toutes pièces pour essayer de donner un sens aux mouvements du marché, qui ne sont au final que les réactions combinées d’un ensemble d’investisseurs sujets à la faillibilité et aux émotions. Si vous voulez avoir une bonne idée de ce qui se passe vraiment, suivez les prix, pas ce que racontent les journaux. Voici un graphique des prix du CAC 40 sur l’année 2016, saurez-vous repérer le Brexit?
Il s’agit du trou de cotation que vous pouvez voir juste avant le début du mois de juillet (avec des volumes d’échange très importants). Mais ce qui est intéressant est ce qui s’est produit juste après : le marché a rebondi très violemment, et ceci dans les jours qui ont suivi. Un marché baissier et faible qui tombe reste bas et ne rebondit que peu ou pas. Dans un marché haussier les trous d’air sont rapidement et violemment rachetés. Observer l’action des prix durant ce genre d’évènement vous aidera bien plus que de suivre les quotidiens financiers. Les nouvelles ne vous disent rien en elles mêmes, mais la réaction du marché à une nouvelle information peut être très révélatrice.
Leçon d’investissement 4 : Les tendances persistent au delà des attentes de tout le monde
Un point bas record était annoncé sur les taux d’intérêts début 2016 avec un niveau « jamais atteint » duquel il fallait profiter absolument et rapidement sous peine de manquer une « opportunité historique ». Résultat : si vous empruntiez à 2% en janvier lors de ce fameux « point bas », vous auriez probablement emprunté autour de 1.5% six mois plus tard.
Le même phénomène se produit sur les marchés actions : certains prophétisent depuis 2009 la fin du marché haussier, sous prétexte que les actions sont « trop montées ». Ces prophètes de l’apocalypse ont raté 7 ans de gains boursiers colossaux et l’un des plus grands marchés haussier de l’histoire.
Il est difficile, sinon impossible de prévoir les exacts points hauts et point bas d’un marché. Mais il est possible d’avoir approximativement raison : construisez lentement vos positions si vous le pouvez, ne paniquez pas, gérez vos risques et n’ayez pas de remords si vous ratez l’exact point bas ou l’exact point haut, vous n’aurez pas besoin de cela pour gagner de l’argent.
Leçon d’investissement 5 : Tout est cyclique et il y a toujours une bonne opportunité quelque part
En janvier 2016, les prix du baril de pétrole touchaient un point bas spectaculaire : nous étions passés en l’espace de quelques mois d’un baril à plus de 100 dollars à un baril à 30 dollars. Les actions pétrolières ont naturellement suivi la chute. En finance les mouvements extrêmes sont souvent synonymes d’opportunités.
Cependant acheter du pétrole dans l’espoir que celui-ci remonte ressemblerait beaucoup à de la spéculation et si vous me connaissez vous savez que ce n’est pas spécialement ma tasse de thé. Une meilleure option consistait à acheter des actions solides du secteur pétrolier qui pouvaient continuer de payer régulièrement des dividendes en attendant que les cours du pétrole remontent (et bien entendu de diversifier et de maitriser son niveau de risque si jamais les choses ne se passaient pas exactement comme prévu). J’avais évoqué tout cela dans l’article Ou investir en 2017 écrit il y a 4 mois environ. Depuis, les cours de Royal Dutch Shell et Total (entre autres), deux des plus gros titres pétroliers européens ont gagné plus de 20% chacun, tout en payant de juteux dividendes.
C’est un bon exemple d’opportunité cyclique qui permettait d’augmenter significativement le rendement de son portefeuille boursier sans pour autant prendre de risques excessifs.
Conclusion
2016 aura été à la fois une bonne année pour l’investissement en bourse et pour l’investissement immobilier, avec une progression annuelle de 8.8% pour le CAC 40 (dividendes inclus) et de 8.5% pour l’indice boursier américain S&P 500. Les taux d’emprunts extrêmement bas permettent quant à eux aux investisseurs en immobilier de se financer à moindre coût et de pouvoir profiter des bonnes affaires grâce aux mensualités réduites. Le président de la Banque Centrale Européenne ayant annoncé qu’il maintiendrait les taux aussi bas et aussi longtemps que nécessaire, la situation n’a à priori pas de raison de changer dramatiquement pour le début de l’année prochaine, ce qui laisse peu d’alternatives aux investisseurs européens autres que les actions et l’immobilier pour aller chercher du rendement. Ces éléments engagent donc à rester optimiste sur l’avenir de ces deux classes d’actifs, et à se tenir prêt à saisir les bonnes opportunités qui ne manqueront pas de se présenter en 2017.
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