Dans cet article nous allons nous pencher sur une liste de ce que les américains appellent les « dividend aristocrats« , c’est à dire des sociétés qui paient des dividendes en constante augmentation depuis plus de 25 ans.
Sur ce blog je parle souvent de l’importance d’investir dans des actions à dividendes croissants de qualité pour se constituer une source de revenus passifs croissante dans le temps.
La liste des « aristocrates du dividende » constitue une bonne première base de réflexion pour chercher des idées d’investissement du coté des États-Unis.
Table of Contents
Qu’est ce qu’un « Dividend Aristocrat »?
Pour gagner le titre honorifique de « dividend aristocrat« , une société doit avoir augmenté ses dividendes pendant plus de 25 années consécutives.
C’est à dire que non seulement la société ne doit pas avoir omis un seul versement pendant ces 25 ans (qu’il pleuve, qu’il vente, ou qu’il neige économiquement), mais que chaque année le montant versé devait être plus élevé que celui de l’année précédente.
La société doit également faire partie de l’indice américain « S&P 500« (et donc satisfaire aux critères de taille et de liquidité nécessaires pour pouvoir l’intégrer).
Pourquoi est-ce exceptionnel?
Parce que cela signifie que ces sociétés ont été capables de payer un dividende en augmentation à travers tous types de cycles économiques (et peu sont capables de dégager un cashflow aussi stable sur plusieurs décennies parmi les milliers de valeurs qui cotent sur les marchés boursiers).
Même au cœur de la crise financière de 2008, de l’explosion de la bulle internet, ou des pires périodes de récessions de ces dernières décennies : là où les autres sociétés coupaient leurs dividendes, écrémaient du personnel pour se maintenir à flot, ou faisaient faillite, ces sociétés étaient suffisamment solides pour continuer de payer des dividendes toujours plus élevés sans que cela ne vienne impacter leur santé financière.
La solidité de ces sociétés a donc été éprouvée par le temps, et choisir ses actions parmi les aristocrates du dividende, c’est augmenter forcement ses chances de miser sur des chevaux gagnants sur le long terme.
Bien sur la diversification est essentielle si l’on souhaite réduire le risque de son portefeuille, et l’on évitera toujours de miser sur une seule société.
La performance des Dividend Aristocrats
Ci-dessous, voici un graphique illustrant la performance des aristocrates du dividende comparée à la performance de l’indice de référence S&P 500 entre 1989 et aujourd’hui.
Comme vous pouvez le voir, l’écart dans le temps est plus que conséquent :
Passons maintenant à la liste complète 2024!
La liste des 67 dividend aristocrats américains 2024
Comme vous pourrez le voir ici : la liste des Dividend Aristocrats n’a pas beaucoup changé.
A fin 2023, 1 valeur a été ajoutée à la liste, et 1 valeur a été retirée.
- Walgreens Boots (WBA) a été retirée de la liste (son dividende a été coupé de 50%)
- Fastenal (FAST) a été ajoutée à la liste
Il reste donc toujours 67 actions dans la liste des dividend aristocrats en 2024!
Voici la liste complète des dividend aristocrats U.S (mise à jour à début 2024).
Secteur de l’énergie :
ExxonMobil
Chevron
Secteur des biens de consommation :
Genuine Parts Company
Lowe’s
Target
McDonald’s
Leggett & Platt
Wal-Mart
V.F. Corp
Archer Daniels Midland
Brown-Forman
Hormel Foods
Kimberly-Clark
McCormick & Company
Sysco
Procter & Gamble
Colgate-Palmolive
Clorox
Coca-Cola
Pepsico
Church & Dwight
J.M. Smucker
Secteur de l’industrie :
A.O. Smith
3M Company
Emerson Electric
Fastenal (Nouveau pour 2024)
Dover
Illinois Tool Works
W.W. Grainger
Pentair
Stanley Black & Decker
Cintas
Expeditors International
General Dynamics
Roper Technologies
Caterpillar
C.H Robinson Worldwide
Nordson Corp
Secteur financier :
S&P Global Inc (anciennement McGraw Hill Financial)
Aflac
Franklin Resources
T. Rowe Price
Cincinnati Financial
Chubb Ltd
Brown & Brown
Secteur immobilier :
Realty Income
Essex Property Trust
Secteur de la santé :
Becton Dickinson & Co
Cardinal Health
Medtronic
AbbVie
Abbott Laboratories
Johnson & Johnson
West Pharmaceuticals Services
Secteur des matériaux de base:
Air Products
Albemarle Corp
Amcor
Linde PLC
PPG
Sherwin-Williams
Ecolab
Nucor
Secteur technologique :
Automatic Data Processing
International Business Machines
Secteur des services publics :
Atmos Energy
Nextera Energy
Consolidated Edison
Vous retrouverez sans doute dans cette liste un grand nombre de noms très connus qui font partie pour certains du paysage économique depuis près d’un siècle.
Des sociétés comme Coca-Cola, 3M et Colgate-Palmolive ont d’ailleurs augmenté leurs dividendes chaque année depuis plus de 50 ans (Warren Buffet est connu pour être un fervent actionnaire de Coca depuis des décennies, ce qui lui a rapporté une fortune).
Conclusion
Comme vous pouvez le voir, ces sociétés qui peuvent peut être sembler ennuyeuses au premier abord sont en fait de véritables modèles de solidité financière, et constituent un excellent point de départ pour un investisseur qui se demande où placer son argent.
Cette liste ne constitue cependant qu’un premier tri, et vous devrez ensuite analyser chaque société au cas par cas afin d’identifier quelles sont les meilleures opportunités du moment (si vous êtes un peu perdu sur ce point, pensez à la formation du site).
A noter que ce mois-ci (Mars 2024), j’ai acheté 4 actions sur mon portefeuille U.S, dont 2 de cette liste. Vous pourrez les retrouver présentées en détails dans la Newsletter d’Avril, que je viens de poster en même temps que la mise à jour de cet article (si cela vous intéresse plus avant)!
(P.S : Et si cette liste vous a intéressé, vous serez peut être intéressé également par la liste des 25 rois du dividendes américains, 25 sociétés qui augmentent leurs dividendes régulièrement depuis plus de 50 ans, n’hésitez pas à y jeter un œil en complément de cet article!)
Benoit Marzanasco says
Salut Pierre,
Article très intéressant, je pense qu’il est nécessaire de détenir des actions avec des dividendes élevés dans le cadre d’un portefeuille diversifié.
Toutefois, il est important de ne pas prendre en compte que le montant des dividendes versés. En effet, il est très important de regarder le montant des dividendes versés par rapport à la valorisation de l’action. En l’occurrence, un rendement qui augmente d’année en année peut aussi vouloir dire que la valorisation de l’action baisse. Or, une action qui baisse et qui continue de verser des dividendes élevés n’est pas un très bon signe pour le futur.
Pour avoir un rendement plus élevé que le marché action en règle général, encore faut-il connaître les futurs aristocrates du dividende. En 1990, les aristocrates du dividende n’étaient sûrement pas celles de 2016.
En ce sens que penses-tu des ETF de dividendes ?
Pierre says
C’est une très bonne remarque Benoit, et effectivement la valorisation compte! (parmi beaucoup d’autres critères si on veut faire une analyse détaillée d’un titre)
Le but ici est surtout de définir un univers d’investissement dans lequel faire sa sélection.
Pour ce qui est de la liste, certains titres ont changé avec le temps effectivement, mais la majorité sont restés identiques (Coca, Abbott, J&J, Procter, Colgate etc sont de véritables dinosaures qui sont là depuis des années). La liste des aristocrates bouge relativement peu par rapport à beaucoup d’autres listes, du fait du long historique nécessaire pour pouvoir avoir le titre.
L’idée générale est que ces sociétés ont passé le filtre du temps et sont un peu les « chevaux gagnants » de la bourse. Certes il n’y a pas 100% de chance que le cheval gagne la course, mais il vaut mieux miser sur les meilleurs chevaux que sur ceux qui finissent toujours derniers.
Pour les ETFs de dividendes, il y a des avantages et des inconvénients.
Avantages : pas besoin de s’embêter à sélectionner des titres, simple à utiliser, peu de frais, pas besoin de surveiller le portefeuille.
Inconvénients : on se retrouve avec un panier d’actions. Cela veut dire que dans le lot il y a forcement des sociétés à problèmes, des sociétés surévaluées, des sociétés avec des rendements trop faibles, bref, des sociétés que l’on aurait pas acheté si elles ne faisaient pas parti du pack.
Et surtout c’est un peu comme avec les SCPI en immobilier : en achetant le fond on aura un rendement d’environ 3%. Mais en sélectionnant des titres de qualité individuellement, on peut facilement trouver des titres à 5/6%/7% de rendement. Mais il ne faut pas se tromper! Par contre ces quelques pourcents de différence peuvent représenter une somme énorme en termes d’intérêts cumulés avec le temps.
Benoit Marzanasco says
Merci de ta réponse !
J’avoue que je n’étais pas du tout convaincu par cette stratégie d’investissement mais, grâce à la lecture de tes articles, je vais sûrement acquérir quelques aristocrates du dividende (notamment grâce à leur plus faible volatilité).
Merci encore pour ton partage
Pierre says
Content d’avoir pu aider!
Comme tu l’as dis toi même plus haut, fais bien attention à la valorisation si tu achètes des titres américains, beaucoup d’aristocrates se paient très cher actuellement (mais il est toujours possible de trouver de bonnes opportunités!)
Lou says
Ton article est très intéressant ! Comment reconnaitre les « bonnes opportunités » si l’on veut investir ?
Pierre says
Bonjour!
Comment reconnaitre les meilleures opportunités est une question autour de laquelle les meilleur gérants du monde débattent tous les jours et il n’est pas facile d’y répondre de manière courte et concise. Je traiterai surement le sujet plus en détails ultérieurement, mais si je devais donner un seul critère là tout se suite pour aider dans la sélection, ce serait de prêter une attention toute particulière à la valorisation des titres et à éviter soigneusement tous ceux de la liste qui sont surévalués.
Lou says
Merci beaucoup ! J’ai hâte de lire un nouvel article là-dessus
Lefebvre says
Bonsoir Pierre,
Qu’est ce que la « valorisations des titres » ? leur prix ?
Merci beaucoup pour ton super site.
Pauline
Pierre says
Bonjour,
Il s’agit du prix que l’on paie le titre comparativement aux fondamentaux de l’entreprise (payer trop cher un titre par rapport à ses fondamentaux débouche usuellement sur de faibles rendements futurs) ;
Cdt
Tainah P. says
Bonjour Pierre,
Merci pour votre article.
Avez-vous un article qui relate une analyse détaillée d’un titre ?
Sinon, c’est une idée !
Bien à vous,
Pierre says
Bonjour,
Vous pourrez en trouver plusieurs sur le site (par exemple : https://plus-riche.com/texas-instruments-2 ; https://plus-riche.com/dividende-air-liquide ; https://plus-riche.com/johnson-and-johnson , etc…) ;
Cdt
Sim says
Bonsoir Pierre,
J’ai une question de pur débutant s’agissant des dividendes et plus précisément du rendement et je ne trouve pas de réponse claire sur internet.
J’ai compris que le montant des dividendes peut être augmenté sur décision de l’entreprise ou maintenu au même montant ou même baissé selon le contexte, la santé financière de la boite etc. Ca ok.
Mais ce rendement augmente-t-il aussi automatiquement du fait de l’augmentation du cours de l’action ? Car j’ai vu que le calcul du taux de rendement était le suivant : dividende/cours de l’action. donc j’en conclu que si le cours de l’action augmente, le dividende augmente aussi. Est-ce donc le cas ?
Je me pose la question notamment parce que je trouve certains rendements terriblement bas par rapport à ce qu’on peut trouver sur d’autres placements pas plus risqués (sur lesquels je suis) ce qui me fait sérieusement douter de l’intérêt des dividendes.
Mais du coup s’il augmente avec le cours de l’action sur le long terme, cela rend les choses bien plus intéressante à partir du moment où on sélectionne les bonnes entreprises, savoir celles qui performent sur le long terme.
Merci pour ton retour.
Pierre says
Bonjour Sim,
Pour répondre à votre question ici : la hausse du dividende n’est pas « automatique » (il n’y a aucun mécanisme boursier particulier qui lie le prix et la politique de dividende, dans le sens où certaines entreprises en forte croissance de prix (AMZN par exemple sur les dernières années) décident même de ne pas en payer).
En revanche, sur les sociétés de qualité qui décident de mettre en place une politique de dividende favorable aux actionnaires, et qui sont capables de générer de la croissance dans le temps (telles que celles présentées dans l’article) : il y a en règle générale des hausses de dividendes chaque année (dont le montant peut varier en fonction de beaucoup de variables fondamentales liées à la société).
Pour les rendements de départ bas, ils peuvent être compensés par un taux de croissance plus élevé (en terme de prix et de dividendes). Des rendements de départ plus hauts peuvent parfois être en revanche synonymes de croissance plus faibles dans la durée. Pour le déterminer, tout ceci nécessite une analyse en profondeur de chaque société, de sa politique de distribution et de son business model.
(P.S : Si tout ceci vous intéresse plus en profondeur, j’ai conçu la formation du site exprès pour répondre plus en détails à toutes ces questions qui ne sont pas toujours évidentes au premier abord : https://plus-riche.com/portefeuille-boursier-qui-rapporte ) ;
Bien Cordialement
Pierre
Sim says
Merci beaucoup
RAVELO Stephane says
Article très intéressant, cependant il serait mieux de comparer les dividendes aristocrats avec le S&P500 Net returns. Cela inverse votre comparaison. Le S&P500 net returns prend le dessus et s’amplifie avec le temps avec les intérêts composés.
Et en prenant en compte la déduction des frais, et impôts, la différence est encore plus flagrante dans le temps.
Il n’est pas possible de prendre uniquement le cours S&P500 puisqu’il est défalqué les dividendes du cours. Ce n’est pas comparable.
Cependant, il est vraiment intéressant de se tourner vers les dividendes aristocrates s’il on souhaite se créer un revenu stable et croissant. Alors que si nous sommes en période de capitalisation, vaut mieux réinvestir ses dividendes automatiquement via l’indice. Cela optimisera la capitalisation.
Pierre says
Bonjour Stephane,
A confirmer ici pour le mode de calcul de la source que j’avais utilisé pour le graphe à l’époque, mais en total returns les dividend aristocrats superforment toujours l’indice sur de longues périodes (https://www.spglobal.com/spdji/en/research/article/a-fundamental-look-at-sp-500-dividend-aristocrats).
Il y a pas mal de ressources qui démontrent que payeurs de dividendes > non payeurs pour ce qui est des perfs sur le long terme (C.F le graphe du point 1 ici : https://plus-riche.com/investir-actions-dividendes-croissants) ; Cdt.
Grégory says
Bonjour,
Bon article comme d’habitude.
Février 2023, on peut déjà noter que VFC vient de sortir, ils ont coupé 40 % du dividende vendredi dernier
Pierre says
Bonjour,
L’année 2023 commence plutôt mal pour eux en effet.
Gael says
Bonjour,
Je suis convaincu par la stratégie des dividendes que j’applique largement dans mon PEA depuis 6 ans.
Toutefois en ce qui concerne les titres américains qu’il faut détenir dans un CTO je suis dubitatif car il y a un impôt de 50% sur les dividendes (!!!), ce qui est énorme. Si des frais de quelques % altèrent la performance sur le long terme, que penser d’un impôt de 50 % !!!?
Cela ne m’empêche pas d’avoir quelques titres comme Coca Cola ou Abbvie :o)
Cordialement.
Pierre says
Bonjour Gael,
En France l’impôt est normalement capé à 30% (avec la flat tax) : https://www.legalplace.fr/guides/flat-tax/ ;
Cdt
Grégory says
Bonjour,
L’article le plus recyclé du web 🙂
Est ce que 2023 n’a pas été une année difficile pour les DA ? J’en détiens pas mal et à l’heure des 7 magnifiques, c’est compliqué comme partie pris.
Ceux qui n’ont pas coupé sont « dans le mal », selon les critères de vos formations.
WPC, MMM, O, ABBV et je ne parle même pas de VFC
Un avis sur la question ?
D’ailleurs, pas sûr que ce soit une meilleure année pour le mReits
Pierre says
Bonjour,
C’est vrai pour le recyclage, mais il reçoit encore du traffic régulièrement, du coup je me dois de faire les mises à jour annuelles 😉
C’est vrai aussi pour ce qui est de la période difficile sur les aristocrats. J’avais partagé mon compte rendu annuel de l’an dernier, mais le PF US avait été surperformé par un bon +10% par l’indice S&P. Et il y a une raison principale à cela : l’I.A (d’où l’ajout opportuniste de Nvidia pour 2024, présentée sur le site en début d’année).
Après il faut garder en tête que toutes les stratégies ont des périodes de sur et sous performance en bourse. En 2020 pendant le Covid, les stratégies dividendes/défensives avaient surperformé l’indice entre +10 et 20%. Actuellement les hauts multiples de valorisation captent toutes les perfs.
En plus de cela, tout ce qui est orienté rendement s’est retrouvé sous pression avec la période de hausse des taux (comme évoqué en début d’année, j’attendrai une inversion de cette tendance si la FED coupe les taux comme prévu en cours d’année).
Coté valeurs j’ai toujours ABBV (up 16% cette année) et O (-6% hors divs cette année). J’avais évoqué le sujet sur le site, mais MMM avait été coupée il y a un bon moment. Et je n’ai jamais eu VFC de mon coté. Et il y a heureusement des valeurs comme AVGO ou MSFT qui viennent tirer les perfs (même si le S&P restera difficile à concurrencer tant que les 7 magnifiques régneront… ceci dit leurs multiples sont de plus en plus dangereusement hauts!).
En espérant avoir pu apporter quelques éclaircissements ici suite à un 2023 pas facile sur les aristocrats,
Cdt