Aujourd’hui je voudrais vous présenter un champion du dividende européen qui rapporte gros à ses actionnaires depuis des années et dont vous et moi consommons les produits chaque jour (parfois sans le savoir) : il s’agit d’Unilever.
Le moment semble particulièrement adéquat pour vous présenter cette société car le titre a eu une semaine extrêmement agitée en bourse (comme nous le verrons dans la seconde partie de l’article).
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Qui est Unilever?
Unilever est un géant européen des produits de grande consommation qui possède plus de 400 marques réparties autour de 4 pôles : les boissons, l’alimentaire, les soins à la personne et l’entretien de maison.
Unilever possède entre autres Magnum, Lipton, Amora, Knorr, Axe, Dove et bien d’autres grandes marques que nous connaissons et utilisons tous. La société existe depuis 1930 et son chiffre d’affaire actuel se situe autour des 50 milliards par an. Les produits d’Unilever sont utilisés par 2 milliards de personnes dans le monde chaque jour.
La société a l’avantage d’être très bien diversifiée géographiquement : elle est présente aux Etats-Unis, en Europe, en Asie et sur les marchés émergents ce qui lui permet de ne pas avoir une très grosse sensibilité aux conditions économiques d’une région en particulier. Unilever est donc un groupe ultra diversifié et ultra solide.
C’est aussi un groupe qui récompense très bien ses actionnaires.
Dividendes historiques de l’action Unilever
Le dividende de la société a augmenté régulièrement depuis plus de 35 ans, ce qui en fait une des sociétés européennes les plus solides au niveau de son historique de distribution (et une valeur idéale pour un investisseur de rendement).
En plus de ces généreuses distributions le cours de l’action a été multiplié par trois depuis ses plus bas de la crise de 2008.
Plutôt pas mal lorsque l’on sait que les sociétés de biens de consommation comme Unilever sont des valeurs jugées comme très sûres car très défensives : qu’il y ait une crise ou non, nous devrons toujours manger, prendre des douches et entretenir notre appartement. Comme Air liquide que je vous avais présenté précédemment, la société est donc peu sensible aux caprices des cycles économiques.
Cours de l’action Unilever cette semaine
Pourquoi est-ce que j’ai choisi de parler d’Unilever cette semaine en particulier? Et bien parce que récemment le titre est monté de 13% en une journée. Graphiquement cela donne ceci :
Pourquoi cette hausse? C’est ce que nous allons voir.
Analyse d’Unilever : chance, opportunités et profits
Je dis souvent qu’il est possible de faire de gros profits, même avec des sociétés « ennuyeuses » et défensives à partir du moment où elles sont de qualité.
Unilever est d’ailleurs une société que je détiens depuis un moment en portefeuille et que j’ai encore renforcé récemment suite à son déclin des mois d’octobre/novembre (achat sur la zone des 37 euros, les membres de la formation vous en seront témoin, j’y ai présenté le titre en vidéo avec mon exact point d’achat).
Maintenant la question est : suis-je un génie de la bourse qui avait parfaitement anticipé ce mouvement?
Absolument pas. Mais j’en ai quand même profité. Et vous pouvez faire la même chose. Je m’explique.
La raison pour laquelle Unilever est montée de 13% en une journée est que le groupe Kraft Heinz a fait une proposition de rachat de la société pour 143 milliards de dollars. Cet évènement semble relever à priori du pur coup de chance, mais vous vous rendrez compte d’une chose en investissant dans des sociétés de qualité : les coups de chance auront tendance à arriver étrangement souvent.
Trop de gens se concentrent excessivement sur les accidents négatifs qui peuvent survenir en bourse (mauvais résultats, krachs boursiers, etc). Si vous êtes sur les bonnes sociétés il vous arrivera bien plus souvent d’avoir des surprises positives comme celle-ci que l’inverse.
Vous vous lèverez le matin et la société que vous avez en portefeuille aura battu le consensus, aura fait de meilleurs résultats que prévu, aura réalisé un nouveau partenariat positif pour son développement futur, ou viendra de faire l’objet d’une proposition de rachat à un prix bien supérieur à son cours actuel.
Vous ne pouvez pas savoir tout cela à l’avance, mais vous pouvez mettre les chances de votre coté et gérer les risques, et vous verrez qu’en faisant cela, mystérieusement, des choses positives auront tendance à se produire sur votre portefeuille boursier.
Si vous n’êtes qu’à moitié convaincu laissez moi vous révéler ce qui s’est passé suite à la proposition de rachat d’Unilever.
Pourquoi Unilever a refusé 143 milliards sans même y penser
Le lendemain de la hausse de 13% due à la proposition de rachat de Heinz, Unilever a décliné l’offre. Sèchement! Leur réponse a été la suivante : « Aucun intérêt ». Il s’agissait tout de même de 143 milliards.
Il était alors facile de trembler en tant qu’actionnaire et de se dire que si le titre était monté de 13% parce que la bourse attendait un rachat, un refus devrait logiquement faire chuter le titre des mêmes 13% le lendemain. Mais cela ne s’est pas produit. Le titre a chuté brièvement puis il est remonté tout de suite sur ses plus hauts historiques. Pourquoi?
A cause de la qualité de la société.
Je m’explique : une fois l’offre de Kraft Heinz effectuée, un signal a été envoyé au marché.
Vous souvenez vous par hasard qui pilote le groupe Kraft Heinz? Son actionnaire majoritaire?
Nul autre que Warren Buffett lui même. Si le groupe Kraft Heinz, piloté par Buffett propose de payer 143 milliards pour racheter une société, autant vous dire qu’ils n’ont aucun doute sur la qualité et le potentiel de cette société.
A partir de là plusieurs scénarios étaient possibles : si Unilever acceptait l’offre, le cours bondissait à 50 dollars l’action et l’actionnaire gagnait de l’argent. Si Unilever refusait l’offre 2 scénarios pouvaient se produire : soit Kraft proposait une nouvelle offre à un meilleur prix (auquel cas l’actionnaire gagnait encore plus d’argent), soit Kraft se retirait mais Unilever prouvait alors sa confiance absolue dans les fondamentaux du groupe.
Lorsque l’on refuse sans même la considérer une proposition de 143 milliards (qui correspondait à une offre de rachat de titres de 18% au dessus de leur valeur de marché de la veille tout de même), et ceci sans sourciller en ajoutant que la proposition n’a « aucun intérêt et sous évalue complètement le potentiel du groupe », on prouve à tout le monde que l’on a une foi inébranlable dans la qualité de sa société, et le marché y est sensible. Ajoutez à cela l’intérêt manifeste de l’Oracle d’Omaha lui même et vous avez une situation gagnant/gagnant.
Conclusion
On me pose parfois des questions sur le sens futur d’évolution du marché ou d’une société en particulier. Et la vérité est que je ne sais pas où ira le marché demain ni où iront les sociétés que j’ai en portefeuille, et personne ne peut le savoir (ceux qui le prétendent mentent).
En revanche ce que l’on peut savoir aujourd’hui c’est si l’on choisit des sociétés de bonne qualité (comme c’était le cas pour Unilever), si l’on achète à un prix décent et si l’on utilise une stratégie solide.
En faisant cela on acquiert la seule certitude que l’on pourra jamais avoir en bourse : celle que nous aurons plus de surprises positives que de surprises négatives. Et c’est la seule chose qu’il faut pour être sûr de gagner de l’argent à long terme.
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