Il faut savoir qu’en bourse, septembre a la réputation d’être le « pire mois boursier de l’année« (on parle d’ailleurs souvent « d’effet septembre » pour désigner ce phénomène).
Même si il ne faut pas nécessairement faire une religion de ce genre d’effets de calendrier, il peut être intéressant de garder en tête les périodes où les marchés ont statistiquement plus de chances de corriger (en particulier si vous êtes dans une période où vous souhaitez mettre de grosses sommes d’argent au travail).
Les investisseurs ont-ils raison de craindre le mois de septembre en bourse? (ou s’agit-il d’une légende urbaine?) Tout de suite, quelques statistiques sur les performances mensuelles des actions, et sur ce fameux « effet septembre« .
L’effet septembre : qu’est ce que c’est?
L’effet septembre est une curiosité qui a été constatée sur la majorité des marchés boursiers à travers le monde (américains, européens, asiatiques), et sur de longues périodes de temps.
Il a été constaté que ce mois est un des seuls à avoir généré avec constance des rendements négatifs sur différentes périodes, et sur différents marchés boursiers.
Bien entendu, cela ne veut pas dire que tous les mois de septembre vont nécessairement déboucher sur des retours boursiers négatifs, mais cela veut dire qu’en moyenne, historiquement, septembre remporte la palme du pire mois de l’année. Voyez plutôt :

En fait, si nous prenons comme période de référence les 100 dernières années, le mois de septembre est le seul à avoir des retours boursiers négatifs :

Explications possibles de l’effet septembre
De nombreuses théories ont été avancées pour tenter d’expliquer cet « effet septembre ».
La plus communément admise est que la période estivale est souvent une période de faibles volumes boursiers et de faibles prises de position durant laquelle beaucoup de gérants partent en congé. Lors de leur retour, des arbitrages sont réalisés ce qui pourrait expliquer la récurrence de ces décalages.
Une autre explication est que ces changements s’opèrent principalement pour des raisons fiscales (fin d’année fiscale en septembre pour les « mutual funds » aux États-Unis, et approche de la fin d’année qui pousse aux repositionnements de portefeuille, et à la collecte des moins-values).
Ces deux explications ne sont cependant que des théories et les raisons derrière ce fameux « effet septembre » restent globalement incertaines et mystérieuses (c’est pour cela que si il est intéressant de le garder en tête, vous ne devez cependant pas baser toute votre stratégie d’investissement sur ces effets de saison).
La meilleure période pour investir
Il y a cependant une bonne nouvelle ici. Comme le ciel se dégage généralement après l’orage, la période qui succède au mois de septembre est généralement la meilleure période boursière de l’année.
Voici un tableau récapitulatif des performances des bourses par périodes depuis 1950 :
La période d’octobre/novembre à mars/avril est usuellement celle qui offre les retours les plus solides historiquement (et celle de mai à octobre, celle qui offre les plus faibles, un constat statistique qui rejoint l’adage boursier populaire du « sell in may and go away« ).
(P.S : Notez cependant que les rendements présentés ici sont positifs sur toutes les périodes roulantes de 6 mois testées, ce qui confirme que lorsque vous investissez sur du long terme, les chances de gagner restent fortement en votre faveur, même si votre timing n’est pas parfait).
Conclusion
Si se baser uniquement sur les effets de saison n’est pas nécessairement la meilleure manière d’investir (en partie parce que ceux-ci jouent sur de longues période de temps, et que les tentatives d’explications données ne sont pas 100% convaincantes). Elles constituent cependant une réalité statistique, qu’il est à mon sens intéressant de connaitre.
Eviter de mettre beaucoup d’argent sur la table durant ces périodes (en particulier après un fort rebond tel que celui que nous avons connu) peut mettre les chances de votre côté et vous aider (en association avec d’autres facteurs qui ont historiquement fonctionné) a améliorer vos performances, ou du moins, à réduire la volatilité de votre portefeuille boursier.
La bonne nouvelle dans tout cela est qu’à la pire période de l’année succède généralement la meilleure (j’avais d’ailleurs évoqué le sujet de ces effet de saisonnalité positifs dans un précédent article intitulé « la stratégie Halloween » qui peut être un bon complément à celui-ci).
Bonjour, à l’effet septembre s’ajoute l’effet « empêcher que Trump soit réélu ». Cela pourrait être très chaud d’ici novembre. En bourse comme dans la vraie vie.
Il y a plus ou moins toujours des raisons de s’inquiéter en bourse. Si les marchés ont tenu face au covid en début d’année, ils devraient survivre à une période électorale un peu agitée 😉
Quel dommage de publier un tel article fin septembre (le 27 !) … après une correction des marchés !
Bonjour Gael,
J’avais déjà publié celui-ci en 2017 (qui traitait des effets de saison sur les bourses) : https://plus-riche.com/meilleur-moment-pour-investir
(Mais effectivement, vu le mois que nous avons eu, je me suis dit qu’un article spécialement dédié a l’effet septembre était de circonstance!) ;
Bien Cordialement
Bonjour Pierre,
Je découvre petit à petit ce blog et je suis étonné de la qualité des analyses, les données récupérées et les bons conseils que vous donnez. Un grand bravo. Mon commentaire est sur un des aspects que je n’ai pas vu dans vos articles (ou que je n’ai pas encore tout lu) et qui m’intéresse, il s’agit de la prime de risque du marché. Est-ce que vous utilisez ce paramètre pour savoir quand et sur quelle zone géographique investir? Pour ma part, j’investis en ce moment en partie sur ce critère parce que chaque fois que la prime de risque a été supérieure à 8% dans les pays développés cela a été un bon moment pour investir et c’est le cas en ce moment en Europe (aux USA on est également sur la fourchette haute mais en dessous de 8%).
J’ai tendance à prendre des actions en direct mais aussi des ETF pour les marchés américains, en particulier ceux MSCI quality et Low volatility US, vous pensez quoi de ces produits?
Bonjour Xavier (et merci pour le retour positif),
En effet la mise en perspective des rendements des placements dits « risqués » par rapport aux placements dits sans risque est quelque chose que je prends en compte dans mes critères.
En fait je considère toujours le rapport risque/rendement de chaque classe d’actif par rapport aux autres afin de juger de l’attractivité d’un placement (plus d’infos à ce propos ici : https://plus-riche.com/ou-placer-son-argent) .
Concernant les trackers donnés : je fais personellement uniquement de l’investissement en actions en direct, mais les 2 produits ont l’air d’avoir eu des performances assez similaires à celles de leurs indices de référence respectifs depuis leur mise sur le marché (les méthodologies utilisées ont l’air solides, ceci dit les frais sont aussi un peu plus hauts que sur d’autres trackers indiciels) ;
Bien Cordialement
Salut Pierre,
Quel délice tes articles a chaque fois.
Quelle qualité, j’ai l’immression tres souvent de lire une revue de littérature ( je suis medecin).
Un grand fan