Aujourd’hui je voudrais revenir à travers cet article sur un facteur essentiel (et souvent négligé) qui constitue une part importante des rendements d’un investisseur à long terme.
Bien comprendre comment ce principe fonctionne vous aidera à faire de meilleurs choix d’investissement, et à gagner plus d’argent sur vos placements dans la durée.
Mais commençons tout d’abord par revenir sur les 3 sources principales du rendement en bourse.
Table of Contents
Les 3 sources du rendement en bourse
1/ La hausse des prix
La hausse du prix d’une action est généralement le premier type de rendement auquel pensent les investisseurs qui veulent se lancer en bourse (mais ce n’est pas le seul comme nous le verrons ensuite).

Les prix seront principalement corrélés à une chose : la qualité des sociétés dans lesquelles vous allez investir (sur du long terme), et la spéculation (sur du court ou du moyen terme).
Et le principal facteur qui fera que vos sociétés s’apprécieront en terme de prix dans la durée sera leur capacité à augmenter leurs bénéfices rapidement sur de longues périodes (ce qui n’est pas toujours facile à anticiper).
Heureusement pour nous, le prix n’est pas la seule chose qui rapporte de l’argent en bourse.
2/ Les dividendes
Les dividendes sont une source de rendement qui est souvent négligée (du moins par rapport au prix), et qui compte pourtant beaucoup dans les retours à long terme d’un investisseur.

Les retours totaux que vous obtiendrez sur un investissement (ou « total returns ») sont généralement exprimés par : les retours en terme de prix + les retours générés par les dividendes.
En général, l’analyse s’arrête là et on ne pense qu’à ces 2 types de retours boursiers : le prix et les dividendes. Mais il y a un 3ème type de retour (qui lui ne figure pas sur les graphiques boursiers) et qui est aussi très important pour un investisseur.
3/ Les réinvestissements de dividendes
Les retours générés par le réinvestissement des dividendes constituent un troisième niveau de rendement qui vient s’ajouter aux deux autres (et qui sur de longues périodes devient extrêmement puissant).
Ces retours sont souvent ignorés car ils n’apparaissent pas sur les graphiques boursiers, et il peut parfois être compliqué de recalculer les performance d’une action « dividendes réinvestis ».
Pourtant l’inclusion de ces rendements fait une différence énorme (comme nous allons le voir dans le point suivant).
Les rendements « cachés » des dividendes
Voici un graphique présentant 2 portefeuilles ayant exactement le même rendement, et le même niveau de croissance, la seule différence est que l’un (en bleu) réinvesti ses dividendes :

A la fin de la période :
- Le portefeuille bleu (avec réinvestissement) génère 28 000 dollars de dividendes
- Le portefeuille orange (sans réinvestissement) génère 13 000 dollars de dividendes
La première option représente donc 2300 euros/mois et la seconde seulement 1000 euros par mois. Le réinvestissement des dividendes peut donc faire la différence entre un plan de retraite anticipé réussi et un échec.
Nous avons pris ici pour ce test des valeurs proches de la moyenne historique des indices boursiers en terme de paiement de dividende et de croissance. Cependant l’écart peut être encore plus important sur des actions individuelles. Voyons cela plus en détails.
Quand les rendements battent la croissance
Voici maintenant des exemples des rendements de plusieurs champions du dividende américains sur une période de 10 ans (avec et sans réinvestissement).
Vous pouvez voir :
- A gauche les rendements en terme de prix pur (tels qu’ils apparaîtraient sur un graphique)
- Au milieu les rendements « prix + dividendes » (ou « total returns« )
- A droite, les rendements « prix + dividendes réinvestis ».

Comme vous pouvez le voir ici : le phénomène peut prendre des proportions très importantes.
Un titre comme Microsoft (qui a fait croitre ses dividendes régulièrement) gagne près de 80% de rendement en plus par rapport à sa version sans les dividendes réinvestis sur 10 ans (et cela n’apparait pas sur le graphique du titre).
Vous pouvez voir également que des sociétés relativement défensives à croissance plus lente comme WalMart ou Pepsi arrivent à dégager des rendements supérieurs à Berkshire Hathaway (la société d’investissement de Warren Buffett) si l’on prend en compte l’effet du réinvestissement des dividendes.
A droite du tableau, vous pouvez d’ailleurs voir un calcul de l’effet multiplicateur sur les rendements des réinvestissements de dividendes pour chacune société (qui permet souvent de multiplier les retours par 1.5 ou par 2 sur 10 ans, et bien plus sur de plus longues périodes).
Comment profiter au maximum de cet effet multiplicateur?
Voyons maintenant quelques astuces pour maximiser l’effet du multiplicateur évoqué.
1/ Choisir des titres avec une croissance des dividendes robustes
Comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus : Microsoft a eu tendance à dégager des rendements supérieurs en terme de prix et de dividendes réinvestis. C’est parce que Microsoft est une société dotée d’une croissance solide de ses bénéfices (et de son cashflow) année après année.
Plus vous miserez sur des sociétés solides capable de croitre de manière dynamique (en terme de prix et de dividendes), plus l’effet du multiplicateur sera puissant.
2/ Choisir des titres qui ont peu de chances de couper leurs dividendes
Subir de nombreuses coupes de dividendes sur votre portefeuille vous empêchera d’avoir un cash-flow suffisant à réinvestir pour profiter pleinement de l’effet du multiplicateur.
Plutôt que de miser sur d’hypothétiques super gagnants très risqués : misez sur la prévisibilité et la stabilité du business model pour réduire les chances de mauvaises surprises.
Et étudiez bien les fondamentaux de la société pour savoir si ses dividendes sont soutenables dans la durée.
3/ Être sélectif dans ses réinvestissements de dividendes
Certains investisseurs mettent leurs réinvestissement de dividendes en « pilote automatique ». Cela peut être fait chez certains courtiers en cochant simplement une case (vos dividendes seront alors automatiquement réinvestis dans les sociétés que vous détenez déjà).
Vous pouvez cependant optimiser vos rendements en encaissant vos dividendes en cash, et en les investissant stratégiquement dans les meilleures opportunités du moment.
Cela vous évitera de renforcer automatiquement des titres surévalués à faible rendement, et vous permettra de redéployer votre cash au plus rentable.
4/ Choisir des titres à plus haut rendement
Si vous reprenez le tableau posté ci-dessus, vous noterez qu’un des titres qui a le plus fort effet multiplicateur est l’action Consolidated Edison.
L’action n’a pourtant pas une croissance très élevée (c’est un fournisseur d’électricité). En revanche, ses paiements de dividendes étaient plus élevés que la moyenne dès le départ.
De plus gros dividendes au jour 1 de votre investissement vous donnent plus de cash que vous pouvez réinvestir tout de suite, ce qui produira encore plus de cash l’année suivante et ainsi de suite.
Investir dans des titres à plus haut rendement peut donc être un bon moyen de bénéficier d’un effet multiplicateur maximum sur vos placements dans la durée (attention cependant ici, car un plus haut rendement peut aussi être synonyme d’un risque plus élevé).
Conclusion
Les investisseurs pensent souvent en priorité aux actions de croissance pour générer des rendements élevés, mais l’effet multiplicateur de solides actions de rendement détenues sur de longues périodes n’est pas à sous estimer.
En couplant la constance des dividendes avec des réinvestissements stratégiques : vous pouvez générer des rendements élevés qui feront boule de neige (avec moins de risques que sur des actions spéculatives).
Si vous voulez apprendre plus en profondeur comment sélectionner des titres qui ont un maximum de chances de vous rapporter de l’argent, et de faibles chances de couper leurs dividendes, la formation du site est là pour vous aider (avec des études de cas, les pièges à éviter, etc).
En vous souhaitant un bon début d’année, et en vous disant à bientôt pour un prochain article!
Ouah qu’est ce que c’est bien expliqué 👍🏼 !
Les autres articles sont clairs mais je trouve celui-ci particulièrement pédagogique. Merci pour ça.
Merci Gael 😉