L’écologie est un enjeu majeur dans nos sociétés aujourd’hui. Et dans le secteur financier, cela se traduit par un véritable boom du secteur de l’investissement socialement responsable (et de la finance verte).
Faire une différence avec son argent, investir dans des sociétés éthiques, privilégier les projets innovants… mais aussi éviter d’avoir des parts dans des sociétés qui polluent ou qui surexploitent leurs employés, tels sont les principes qui motivent beaucoup d’investisseurs du 21ème siècle.
Le problème, c’est qu’investir dans de bonnes sociétés (des sociétés sûres et qui vous rapporteront sur le long terme), n’est déjà pas simple (et ajouter une contrainte environnementale complique encore le processus). Alors, peut-on vraiment concilier écoresponsabilité, éthique et rentabilité?
C’est ce que nous allons voir plus en détails dans cet article. Au programme :
- Peut-on vraiment concilier éthique et rentabilité?
- Les fonds d’investissement socialement responsable : option viable ou arnaque?
- 3 exemples de placements éthiques et écoresponsables qui rapportent vraiment!
Table of Contents
L’investissement socialement responsable, vert, éthique ET rentable, une utopie ?
La première difficulté pour proposer des alternatives de placements dits « éthiques » et socialement responsables, c’est que contrairement à des critères purement financiers, quantitatifs et mesurables, l’éthique est un critère beaucoup plus subjectif.
En fonction des critères de chacun, certains placements pourront être considérés comme éthiques alors que pour d’autres ils ne le seront pas (plus sur ce point dans la suite).
Si vous prenez une personne au hasard dans la rue qui se dit soucieuse de l’environnement, son idée de l’éthique et de l’écoresponsabilité sera probablement (par exemple) d’éviter d’investir dans des géants pétroliers ou des fabricants de pesticides.
Si vous prenez quelqu’un qui est dans une démarche éthique et écologique plus engagée, elle ira jusqu’à mesurer précisément l’impact carbone de chaque société, sa manière de traiter les employés, la culture de l’entreprise et ses valeurs, la soutenabilité de l’usage des matières premières utilisées pour la production, etc, avant de dire qu’une entreprise est « éthique ».
Les 3 profils d’investisseurs engagés (et leurs contraintes)
Par soucis de simplification par rapport à ces questions complexes (et selon ma propre expérience), nous pouvons généralement diviser les investisseurs engagés en 3 grands groupes :
1/ Ceux qui évitent les sociétés clairement non éthiques (alcool, cigarettes, grands pollueurs) : il est possible (et pas trop difficile) de se créer un portefeuille boursier rentable en évitant ces valeurs.
2/ Ceux qui évitent les sociétés non éthiques et les sociétés en « zone grise » (selon leurs propres critères). Ici on entre dans quelque chose de plus difficile. Si vous prenez un classement des sociétés jugées les plus éthiques de 2017, vous trouverez dedans (entre autres) : Pepsi, Kellogs, Ford Motors… Pour certains ces sociétés passeront les critères d’éthiques pour leurs efforts réalisés pour limiter leurs impacts, pour d’autres, vendre de la malbouffe et des moteurs de voiture sera inacceptable. Ici il est plus dur d’être profitable en étant aussi sélectif.
3/ Ceux qui veulent un portefeuille 100% vert, et qui veulent se concentrer uniquement sur des investissements dans des secteurs à impacts sociaux et environnementaux positifs, sans équivoque ou ambiguïté (énergie verte, agriculture biologique, recyclage des déchets, transports écologiques, etc). Ici concurrencer des placements traditionnels au niveau rentabilité devient beaucoup plus difficile.
Logiquement, plus vous serez strict dans vos critères, plus il va être difficile de concilier écoresponsabilité et profitabilité (difficile… mais pas forcement impossible comme nous le verrons dans la suite!). Notez que je parle ici depuis la perspective d’un investisseur qui souhaite placer en choisissant manuellement ses actions et ses placements en fonction de ses critères personnels.
Si vous avez suivi un peu le marché de la « finance verte » au cours de ces dernières années, vous savez peut être qu’il existe aussi des fonds d’investissement dits « ISR » (Investissement Socialement Responsable), qui sont supposés faire le difficile travail de sélection (éthique + rentable) à votre place.
Voyons pourquoi cette option n’est (à mon sens), pas une très bonne idée.
Le véritable contenu des fonds « ISR » (Fonds d’Investissement Socialement Responsables)
Qu’est-ce que le label « ISR »?
De par mon métier d’analyste boursier à coté du blog (et avec de plus en plus de clients intéressés aujourd’hui par l’idée d’investir de manière plus verte et éco responsable), j’ai déjà été amené plusieurs fois à devoir « disséquer » le contenu de ces fameux fonds ISR plus en détails.
Et (vous vous ferez votre propre avis), mais personnellement, cela ne m’a pas spécialement enthousiasmé.
Ce que contiennent les fonds « ISR » (quelques exemples)
Dans les faits, lorsque l’on vient regarder un peu plus en détails ce que contiennent ces fonds, on se retrouve face à des choix… un peu curieux dirons nous.
Voici un exemple des 10 principales positions d’un fonds labellisé « ISR » (choisi au hasard dans la liste) :
Parmi les 10 plus grosses positions du fonds on compte donc :
- 2 géants pétroliers (Total et ENI)
- un fabriquant d’alcool (Heineken)
- un géant de la chimie (producteur entre autres de plastiques et d’OGM : BASF SE)
Je ne suis pas personnellement un écologiste que l’on pourrait qualifier d’extrême, mais j’avoue que je vois difficilement une différence drastique avec un fonds « non éco responsable » ici (je pense que la majorité seront d’accord pour dire que l’alcool et le pétrole ne sont peut être pas les secteurs que l’on a en tête en priorité lorsque l’on pense « ISR »).
Et ce n’est pas ici un exemple isolé (même si l’accès aux positions de ces fonds est limité), prenons un autre fonds :
Parmi les 3 plus grosses positions nous comptons encore une fois un géant pétrolier… et un constructeur de voitures diesel qui a été condamné à payer 8.5 millions d’euros d’amende pour soupçons de fraude aux normes anti-pollution.
Et ici ce sont juste les positions « visibles » (donc publiques) de ces fonds, et ce que l’on voit dans les top 5 et les top 10 de leurs plus grosses positions, on peut donc se douter que l’on pourrait probablement constater de nombreuses entorses de ce genre si nous avions une liste exhaustive (puisque certains de ces fonds contiennent des centaines d’actions, il y a peu de chance qu’il y ait une sélectivité drastique au niveau éco responsabilité…)
Bref vous l’aurez compris, si vous voulez investir éthique, méfiez vous et vérifiez soigneusement le contenu de vos fonds, beaucoup sont plus soucieux de surfer sur la vague de la finance verte et de toucher leurs commissions que d’appliquer des critères d’éco responsabilité réellement drastiques.
Trouver des actions vertes (et rentables) n’est pas toujours facile
Faisons nous ici l’avocat du diable quelques instant et reconnaissons que ces fonds sont aussi pressés par plusieurs contraintes : celle d’être diversifié (impossible de détenir 10 actions légalement), celle d’être rentable (sans quoi les investisseurs quittent le navire), celle de se limiter à certaines zones géographiques (Europe uniquement par exemple), et celle d’être responsable (ici on est plus flexible, comme vu précédemment).
Et ce n’est pas toujours facile de tout réconcilier car voici par exemple la performance de plusieurs actions « vertes » sur les 5 dernières années par rapport à un indice boursier actions monde :
Alors, avec la déconvenue des fonds d’investissement socialement responsable, et les faibles performances de beaucoup de placements 100% verts faut-il abandonner l’idée d’avoir un portefeuille boursier vert et rentable?
Pas nécessairement!
3 actions vertes, éthiques, socialement responsables… et très rentables!
Nextera Energy
Société et Business Model
Nextera Energy est une société nord américaine productrice d’énergies renouvelables. Nextera est le premier producteur d’énergie éolienne nord américain et a prévu d’investir plus de 40 milliards d’ici 2020 pour développer son parc. A ce jour, pratiquement 50% de sa production d’énergie provient de ressources renouvelables, ce qui en fait actuellement le plus gros producteur d’énergie verte au monde.
Le point de vue de l’investisseur
Nextera Energy est une des rares sociétés qui a réussi à concilier rentabilité économique et transition énergique avec une performance boursière extraordinaire au cours des dernières décennies.
Historiquement Nextera a augmenté son dividende de manière ininterrompue depuis plus de 20 ans à un rythme de 8% par an (même pendant la crise de 2008), et intégrera l’an prochain le club très privé des dividend aristocrats américains, ce qui en fait une excellente valeur à inclure dans le cadre d’une stratégie de dividendes (et une excellente valeur tout court du secteur énergétique).
Seul bémol dans cette équation : le titre se paie cher aujourd’hui. Mais cela ne remet pas en cause le business model du groupe qui a réussi à concilier avec brio écoresponsabilité et profitabilité jusqu’à présent.
Algonquin Power and Utilities
Société et Business Model
J’ai voulu penser ici à mes lecteurs canadiens en présentant une action qui cote sur la bourse de Toronto (car il est vrai que j’ai tendance à parler trop souvent d’actions françaises ou américaines et trop peu de celles du reste du monde #homecountrybias).
Algonquin Power and Utilities est également un producteur d’énergie vertes et renouvelables positionné entre autres sur l’éolien, le solaire, l’hydroélectrique, le thermique, et qui possède de nombreux projets de développement sur ces différents créneaux dans le futur.
Le point de vue de l’investisseur
Comme Nextera Energy, Algonquin est l’un des rares acteurs du secteur qui a réussi à concilier transition énergique et rentabilité avec une performance boursière très solide au cours de ces dernières années.
En plus de cela, les dividendes de la société sont passés de 0.08 dollars en 2013 à 0.16 aujourd’hui soit une hausse de près de 100% des dividendes versés en moins de 5 ans (le tout avec une appréciation significative du cours du titre sur la période, comme nous avons pu le voir précédemment).
Algonquin Power & Utilies est dont un autre exemple d’action verte qui a été capable de délivrer des rendements nettement supérieurs au marché… tout en restant éthique et en sachant capitaliser sur la tendance des énergies renouvelables.
Brookfield Renewable Partners
Société et Business Model
Brookfield Renewable Partners (société également positionnée sur le secteur des énergies renouvelables) détient aujourd’hui plus de 200 centrales hydroélectriques, 100 parcs éoliens et 550 centrales à énergie solaire.
Brookfield a également l’avantage d’être pilotée par une équipe d’experts en gestion de projets d’infrastructures de grande envergure, et comme ses deux rivales, c’est une compagnie qui garde a cœur l’idée de concilier développement énergétique et profitabilité.
Le point de vue de l’investisseur
Brookfield, de par sa structure, a également l’avantage de payer des dividendes élevés et bien couverts par la production énergétique de son parc, et possède un solide pipeline de projets en développement.
Si la performance en terme de prix semble peut être un peu moins intéressantes que ses 2 confrères de prime abord, c’est parce que Brookfield est en fait une action à haut rendement qui paie des dividendes de 6.5% actuellement a ses actionnaires ; les dividendes constituent donc une partie très importante des rendements générés (et n’apparaissent pas sur un graphique de prix pur).
Cependant ne vous y trompez pas : BEP a généré également des rendement supérieurs à la moyenne avec un objectif de croissance fixé par le management entre 12 et 15%/an qui a été tenu jusqu’à présent.
Il s’agit donc ici d’un autre acteur très solide (et à haut rendement) du secteur des énergies renouvelables aujourd’hui.
Conclusion
Investir éthique, durable, de manière socialement responsable ET rentable, c’est possible! Mais cela vous demandera sans doute un peu plus de travail que la moyenne, et ce n’est pas quelque chose que vous pourrez « outsourcer » facilement.
Je sais que le sujet de l’éthique est une préoccupation majeure actuellement pour beaucoup de gens en terme de bourse et d’investissement, et apprendre à devenir un investisseur rentable c’est aussi la liberté de savoir analyser et sélectionner au cas par cas les projets qui sont à la fois en accord avec vos valeurs, et avec vos objectifs financiers.
A chaque instant, plus de 10 000 sociétés cotent sur les marchés boursiers, et nul doute que vous en trouverez au moins quelques unes qui vous conviendront pour créer un portefeuille boursier 100% vert et écoresponsable si vous le souhaitez.
Et si l’éthique est votre priorité, méfiez-vous des fonds qui se disent « socialement responsables », et jetez toujours un œil à ce qu’ils contiennent si vous souhaitez privilégier ces supports plus passifs pour vos placements.
(N.B : Les 3 exemples présentés dans cet article ne sont pas des recommandations d’achat mais de simples exemples de sociétés solides opérant dans le secteur des nouvelles énergies aujourd’hui)
Isabelle Bacquenois says
Bonjour Pierre, ton article, comme chaque fois, clair et précis va me permettre d’avoir un peu plus de repondant vis à vis de mes lecteurs, car effectivement l’argument avancé ‘contre’ mes propositions est souvent ‘mais ça n’est pas éthique’ etc.
J’ai en plus une requête à te soumettre: pourrais tu dans un article futur, expliquer comment fonctionne la bourse, – en gros bien sûr- ?
Voici pourquoi:
Je me heurte souvent à cette remarque :
»La bourse c’est de la spéculation, c’est faire du profit à tout prix, et c’est donc la source, ou une des sources majeures des déséquilibres économiques mondiaux entre pays riches exploiteurs et pays pauvres exploités, » en schématisant.
Or je pense que c’est aussi grâce aux actions et obligations des investisseurs que les sociétés se développent, comme dans le crowfunding à une autre échelle.
Donc que la bourse est un acteur majeur du fonctionnement économique du monde, peut-être incontournable ??
Et que seulement avec l’évolution des mentalités et des consciences, la bourse pourra elle aussi évoluer peut-être se transformer en quelque chose de plus en plus respectueux de tout ??
Car les sociétés – via les humains acteurs- elles aussi se transforment…
Ai-je tors ?
Dans tous les cas j’apprécierais beaucoup que tu expliques ton point de vue sur le fonctionnement de la bourse, son importance dans le monde (ou pas ?) avec ta science ta clarté et l’impartialité qui caractérisent tes articles.
Merci d’avance, au plaisir de te lire encore..
Isabelle
Pierre says
Bonjour Isabelle,
Merci pour le retour (et pour la suggestion) ; effectivement il y a beaucoup d’idées reçues au sujet de la bourse. La vérité est qu’elle n’est ni bonne ni mauvaise, il s’agit d’un simple outil, et ensuite, c’est ce que les gens choisissent d’en faire.
Des entreprises comme celles présentées dans l’article peuvent se servir des marchés financiers pour lever des capitaux et financer des parcs éoliens, alors que d’autres entreprises s’en serviront pour fabriquer des pipelines pétroliers. Après c’est aux gens de choisir quels types de projets ils veulent financer, et si ils sont prêts à sacrifier un peu de rentabilité pour plus de soutenabilité.
C’est un peu comme un système de vote mais avec de l’argent à la place des bulletins 😉 (et ici les meilleurs candidats améliorent vraiment la vie de ceux qui ont voté pour eux… contrairement a certains! 😛 )
isabelle bacquenois says
Merci beaucoup Pierre, c’est très juste, c’est comme l’argent tout simplement, c’est ce qu’on en fait qui reflète ce qui est à l’intérieur de nous…
Mais une question me reste en suspens : quid de la « spéculation » ? c’est quoi au juste ? cela me semble autre chose que simplement acheter des actions pour toucher des dividendes..
bon je continue à apprendre … à bientôt ! Isabelle
Pierre says
Bonjour Isabelle,
Ce qu’on appelle « spéculation » au sens large est le fait de réaliser un achat/revente sur un actif financier dans l’espoir de réaliser un profit rapide, et sans regard pour les fondamentaux de cet actif (ni intention d’y investir à long terme).
Les spéculateurs sont souvent vu comme des sortes de « passagers clandestins » par les investisseurs long terme, mais dans les faits les choses ne sont pas si simples, et spéculer en bourse avec succès n’est pas si facile que ce que beaucoup de médias le laissent parfois entendre.
Youngstocker says
Merci Pierre d’aborder ce sujet. Sensible à ce que l’argent que j’investis n’aille pas vers des sociétés à l’opposé de mes idéaux, je me suis beaucoup intéressés au label ISR, aux critères ESG et aux fonds d’investissement dits « durables ». Comme je ne pratique pas de « stock picking », je passe par des fonds/trackers mais comme tu le soulignes, ceux qui se prétendent durables opèrent parfois des choix d’actions contestables.
J’ai vu il n’y a pas si longtemps un fonds qui disait exclure de ses positions le secteur de l’armement intégrer une société comme Lockheed Martin dans son Top 10. J’ai appelé la société de gestion et depuis j’ai remarqué qu’ils l’ont retiré (du moins du top 10).
Je pense malgré tout qu’avec le temps et les pressions de plus en plus incessantes qui s’exercent autour du climat et de la préservation de la planète, les fonds/trackers deviendront mécaniquement durables. C’est d’ailleurs ce que pronostiquent plusieurs gestionnaires d’actifs. C’est la raison aussi pour laquelle je n’ai pas transféré mes actifs (dont certains sont labellisés ESG et ont une bonne « note de durabilité » Morningstar) vers des versions plus « durables ».
Pierre says
Bonjour Youngstocker (et merci pour ce retour et ce partage d’expérience sur les fonds ISR).
Effectivement je pense aussi que les choses devraient s’améliorer dans le futur, simplement parce que les entreprises qui refusent de prendre des mesures seront sans doute de plus en plus pénalisées par les investisseurs, et seront donc forcées de se mettre au pas par la pression du marché.
C’est une des forces de l’économie de marché : les entreprises suivent généralement les décisions des consommateurs (et pas l’inverse comme on nous le répète trop souvent). On peut donc contribuer à améliorer les choses en faisant les bons choix à notre échelle ;
Cdt
isabelle bacquenois says
Super ta réponse Pierre, comme quoi finalement, même en investissant en bourse nous pouvons agir sur une amélioration, je n’avais vraiment pas capté ce niveau, mais ça devient effectivement limpide ! merci encore 🙂 Isabelle
Nicolas says
Top cet article Pierre! Je me rappelle d’un article ou une publi Facebook où tu recommandais Total et une petite voix m’avait dit « C’est quand même dommage, Total c’est le mal absolu, et investir dedans c’est une sorte de progression dans la mauvaise direction ».
La bourse m’intéresse parce que j’aimerais placer une partie de mes économies dessus … mais ça me repousse également car j’ai toujours associé cela à participer à un monde de plus en plus capitaliste…
Ton article m’a donc ramené un peu du bon côté 🙂 Je vais partager d’ailleurs.
Pierre says
Salut Nico (et merci pour le commentaire),
Comme mentionné au dessus par Youngstocker, beaucoup de sociétés sont en train de prendre des virages plus écologiques (même si ce n’est pas encore gagné pour certaines) sous la pression de leurs consommateurs. Même parmi des géants du pétrole plus subversifs, Total envisage de développer la partie solaire de sa production et Shell vient de quitter une grande réunion de groupes pétroliers pour cause de désaccord sur les enjeux climatiques.
Ce ne sont pas exactement des enfants de coeur, mais la pression du marché risque de graduellement réorienter leur priorités 😉 (bien sûr cela ne se fera pas en un jour, et il existe des sociétés d’ores et déjà plus vertes comme Nextera, ou plus éthiques qui sont tout à fait rentables et qui peuvent être privilégiées par un investisseur soucieux d’éviter de près ou de loin tout ce qui est pétrolier 😉 )
Francois says
Fier actionnaire d’Algonquin Power depuis deux ans. Je dois avouer qu’initialement, je ne l’ai pas acheté pour son aspect écologique, mais parce que je trouvais que c’était un bon titre de moyenne capitalization qui avait de bonnes perspectives et versait un bon dividende. Je conserve à long terme, je pense qu’éventuellement, on aura juste pas le choix de se tourner de plus en plus vers des sources d’énergie à faible emission en CO2. C’est dire qu’à terme, être « vert » sera un atout économique.
Pierre says
Bonjour François,
Effectivement, plusieurs sociétés du secteur ont l’avantage de concilier écologie et rentabilité, puisqu’elles surfent sur la grande tendance actuelle de la transition énergique (qui est et sera de plus en plus une nécessité).
Un bémol pour nous autres investisseurs européens cependant : les meilleurs acteurs du secteur se situent majoritairement au Canada et aux Etats-Unis 😉 (peu d’avantages fiscaux sur ces valeurs de notre coté du coup!) ;
Bien Cordialement
Kevin says
Merci beaucoup pour cet article Pierre ! Au vu des commentaires, l’investissement éthique est un point capital pour beaucoup de personnes… Et la bourse semble être souvent associée à l’avidité, au profit à tout prix, au « mal ». Mais la bourse n’est juste qu’une machine qui permet d’apporter du capital aux entreprises qui en ont besoin. Comme tu l’as souligné, elle n’est qu’un outil. Si les investisseurs ne recherchent que le profit, bien sûr, il y aura un manque de sens. Mais si les investisseurs investissent selon leurs valeurs et principes, cela peut tout changer. Ce n’est pas la bourse qu’il faut rejeter en bloc, mais notre manière d’investir qu’il faut revoir.
Pierre says
Tout à fait, la « bourse » (entre guillemets) en temps qu’entité individuelle n’existe pas vraiment, il s’agit simplement de la somme des comportements d’investisseurs individuels qui doivent tous prendre leur part de responsabilité dans le processus 😉
Nicolas says
Salut Pierre,
Après avoir suivi ta formation et vu pas mal d’articles sur l’investissement éthique, et l’ISR (je te rejoins sur le fait que ce label peut être trompeur), je me demandais, d’un point de vue investissement pur, si tu avais réalisé une étude de corrélation de ces 3 propositions éthiques?
Je me dis que les trois étant dans le même secteur, et avec la même orientation verte, c’est peut-être trop corrélé?
Nicolas
Pierre says
Salut Nico,
Effectivement, les 3 titres opèrent dans le même secteur (l’énergie verte) et ils sont sensibles grosso modo aux mêmes variables, du coup ils sont assez corrélés (et en acheter plusieurs peut être un peu redondant) ; Cdt
Damien says
Bonjour,
Encore un excellent article.
En voulant me renseigner sur ces 3 entreprises, on trouve 3 ou 4 entreprises avec le même nom (partners, inc, etc…).
Si vous pouviez communiquer les codes des entreprises que vous citez dans vos articles, ce serait parfait, pour pouvoir les suivre sans erreur.
Cordialement.