Avez-vous parfois le sentiment que votre compte de bourse stagne? Que vos actions font un pas en avant pour en faire deux en arrière? Doutez-vous souvent de votre stratégie d’investissement?
Si tel est le cas, vous n’êtes pas seul. Le mois dernier nous avons eu notre première correction de 2019 sur les actions, et comme à chaque fois que ce genre d’évènement se produit, j’ai reçu des messages d’investisseurs anxieux (certains se retrouvant en nettes pertes).
La plupart du temps il s’agit de personnes ayant débuté en bourse depuis quelques mois, et qui se sont lancées un peu à l’aveugle (et leur problème de performance peut donc être rattaché simplement à des erreurs, ou à un manque de stratégie efficace).
Et parfois le problème n’est pas lié à un manque de stratégie, mais simplement à des attentes et des croyances erronées sur ce qui constitue un rythme « normal » de progression en bourse.
Une réalité des marchés financiers est que même avec une stratégie qui fonctionne, un regard sur votre compte de bourse a statistiquement plus de chances de vous laisser déprimé que joyeux.
Nous allons voir pourquoi plus en détails dans cet article (et donner quelques pistes pour remédier au problème).
Au programme :
- Pourquoi l’argent facile en bourse est une illusion
- Un retour sur 180 ans de données financières
- Pourquoi l’investissement boursier est déprimant 75% du temps
- Que faire pour y remédier
Table of Contents
Gagner en bourse à long terme : une illusion de facilité
Si vous êtes familier avec mon site (ou que vous lisez d’autres blogs boursiers), vous avez peut-être déjà vu ce graphique, qui est très utile pour avoir une bonne idée de ce que l’on peut attendre de l’investissement boursier sur de longues périodes de temps.
Si ce graphique est très utile pour filtrer le bruit de court terme (et révéler à quel point la bourse peut être un levier de création de richesse puissant dans la durée), il présente cependant les inconvénients de ses qualités. Il donne une vision de très long terme. Hors (jusqu’à preuve du contraire), personne n’a un horizon d’investissement de 180 ans devant lui.
Dans les faits, le quotidien de votre compte de bourse sur une échelle de temps plus réduite sera donc très différent de ce que vous pouvez-voir sur ce graphique.
Long terme vs court terme : un regard sous la surface
Si sur le long terme, un compte de bourse bien géré aura une trajectoire ascendante (plus ou moins forte en fonction de votre stratégie), sur de plus courtes périodes de temps : les chutes (aussi appelées « drawdowns ») seront légions.
Et si vous n’y êtes pas préparé, elles s’avèreront sans doute bien plus fréquentes (et douloureuses) que ce à quoi vous vous attendiez initialement.
La preuve avec le graphique ci-dessous qui modélise la performance annuelle moyenne des actions sur les dernières décennies, mais aussi (en rouge), le prix à payer en terme de volatilité pour pouvoir l’obtenir :
Et malheureusement, le problème de l’inconfort psychologique causé par les chutes de marché ne se retrouve pas que sur du court terme.
Une autre vision de la bourse : 180 ans de chutes de marché
Le graphique ci-dessous (tiré d’une étude réalisée par Robert Frey) reprend la même période de 180 ans présentée précédemment, mais illustre quant à lui les périodes de chute (ainsi que leur ampleur) :
Plus intéressant encore : Frey a calculé le pourcentage du temps passé en « drawdown », c’est-à-dire, le pourcentage du temps durant lequel votre compte de bourse serait en pertes par rapport à son dernier point haut.
Les résultats de Frey sont qu’en moyenne, un indice boursier passe 75% de son temps à évoluer en dessous de ses plus hauts historiques.
Il complémente cette présentation en expliquant, qu’en temps qu’humain, un investisseur se sent donc 75% du temps « en état de regret » (et passera donc plus ou moins 75% du temps à s’en vouloir de ne pas avoir vendu au plus haut, et racheté au plus bas si il n’est pas sûr de ses méthodes).
Sur ces 75%, il a ensuite calculé qu’en moyenne, un indice boursier évolue 5% ou plus en dessous de ses plus hauts 50% du temps, ce qui fait que si vous vous inquiétez à chaque chute, vous allez passer des moments relativement désagréables en plaçant votre argent sur les actions.
Selon Frey, le poids psychologique causé par cette situation « d’état de regret » est un élément clé qui pousse les investisseurs à faire des erreurs (encore et encore) sur les marchés, et à vendre au pire moment en cédant à la panique plutôt qu’en écoutant la voie de la raison, et en restant discipliné.
Les conclusions de son étude sont que, malgré toutes les innovations et les changements qu’a connu l’humanité au cours de ces deux derniers siècles : l’ampleur et la fréquence des chutes de marché sont des facteurs qui sont restés grosso modo constants à travers les âges.
Implications pour un investisseur
Maintenant que nous avons étudié plus en détails ces fameuses périodes creuses en bourse, voyons ce que nous pouvons faire pour les rendre un peu moins pénibles à vivre.
1/ Réaliser que les « drawdowns » sont inévitables
La plupart des investisseurs novices paniquent lorsqu’ils voient chuter leur compte de bourse de quelques pourcents, alors que les investisseurs expérimentés savent qu’il s’agit là d’une étape « normale » du déroulement du processus d’investissement.
Avoir plus de deux siècles de données sous les yeux aide à relativiser, et lorsque vous verrez dans la presse financière que les marchés ont connu « leur plus grosse chute depuis X temps » ou que nous sommes actuellement « dans une période sans précédent dans l’histoire », vous serez moins enclin à paniquer en étant bien informé.
2/ Accepter que les « drawdowns » sont inévitables
Réaliser que les chutes sont inévitables et l’accepter sont généralement deux choses différentes.
Ce qui arrive souvent une fois la période de réalisation que les marchés peuvent chuter (parfois de beaucoup et sur de courtes périodes de temps) passée, c’est d’essayer d’éviter ces chutes par tous les moyens (c’est la fameuse étape : « dois-je changer de stratégie et devenir trader?« ).
Il faut réaliser ici que quelle que soit la stratégie utilisée, toutes connaissent des périodes de drawdown (même les meilleures). Si vous éliminez totalement la volatilité en bourse, vous éliminez aussi totalement le rendement (ce qui n’est je pense pas le but recherché).
Et comme le disait le célèbre investisseur Peter Lynch « plus d’argent est généralement perdu en essayant d’éviter les corrections que durant les corrections elle-mêmes« .
Si vous essayez de timer le marché, vous échangerez simplement une forme de drawdown contre une autre.
3/ Mettre en place une stratégie pour minimiser ces drawdowns
Savoir et accepter que les drawdowns sont inévitables en investissement n’est pas forcement synonyme de ne prendre aucune mesure pour limiter leur impact.
En fonction de la stratégie que vous choisissez, vous pouvez vous exposer à des drawdowns beaucoup plus longs et fréquents, ou beaucoup plus courts et mesurés.
Des stratégies comme le portefeuille permanent (par exemple), ou celles que je présente dans mon ebook permettent de réduire fortement les périodes de drawdowns.
Mais il y a cependant un prix à payer pour cela : durant les périodes de marchés actions forts, votre portefeuille permanent performera moins bien qu’un portefeuille « tout actions ». Vous échangerez donc un peu moins de performance contre un peu plus de sécurité.
Ces méthodes ne sont pas forcement les seules permettant de limiter les drawdowns. Se concentrer sur des actions de qualité qui présentent des volatilités faibles et paient de solides dividendes permet de réduire significativement les drawdowns (tout en préservant des rendements élevés).
C’est ce que je fais personnellement, mais encore une fois, ce n’est pas quelque chose de « gratuit » ici en terme de risque.
En prenant le risque d’acheter des actions individuelles (plutôt qu’un simple indice boursier), vous pouvez faire mieux que celui-ci, mais vous vous exposez aussi au risque de faire beaucoup moins bien si jamais vous vous trompez dans votre sélection (c’est pour cela que je recommande généralement d’éviter de se lancer dans ce genre d’entreprise sans savoir ce que vous faites).
4/ Utiliser une stratégie qui n’est pas centrée uniquement sur les prix
Si vous êtes un lecteur régulier du site, vous savez que j’insiste souvent sur l’importance des dividendes en bourse.
C’est parce que le cashflow dégagé par les sociétés est beaucoup plus sûr et prévisible que les prix futurs de vos actions. Si vous vous concentrez sur le fait de faire grossir vos dividendes plutôt que sur les mouvements journaliers du marché, vous serez moins enclins à faire des erreurs.
Recevoir des paiements réguliers permet de minimiser ce fameux « état de regret » évoqué par Frey dans son papier de recherche en changeant votre perspective : en vendant des titres qui vous paient régulièrement, vous ne coupez plus une perte : vous perdez une source de revenus passifs.
5/ Utiliser la diversification
La diversification (entre différents secteurs, mais aussi entre différents actifs) est un facteur clé pour réduire l’impact des périodes de drawdown. Si vous avez 100% de votre fortune en actions, il sera difficile de rester de marbre pendant un marché baissier majeur.
Alors que si votre compte bourse connait un passage à vide, mais que votre immobilier (par exemple) ou vos placements alternatifs se portent bien, il sera plus facile d’accepter cette volatilité comme « normale » et de ne pas surréagir.
Conclusion
Les aspects psychologiques et émotionnels de l’investissement ne sont pas à négliger, et appliquer une stratégie qui minimise les périodes de drawdown augmente les chances que vous y colliez durablement et sans paniquer (et donc vos rendements et vos chances de réussite à long terme).
Avoir une vision de long terme est également important (notez par exemple comme j’ai tendance à faire des bilans de mes investissements tous les 6 mois ou tous les ans plutôt que tous les mois. Ceci parce que des bilans mensuels ne feraient rien de plus que me concentrer sur le bruit de court terme au lieu de la tendance de fond).
J’espère que cet article aura pu vous donner une vision plus claire de comment progressent vraiment les indices boursiers sur du long et du court terme, et que ces informations vous aideront à mettre en place des stratégies qui vous permettront d’investir avec plus de sérénité.
Youngstocker says
Merci encore pour cet article très instructif.
Ce qui est surprenant, c’est qu’en dépit de tout ce que vous (et d’autres) avez déjà pu écrire sur le sujet, la plupart des investisseurs amateurs se font durant ces périodes de drawdowns, souvent en vendant à pertes. La conclusion que j’en tire, c’est que pour être un bon investisseur, il faut non seulement se former, mais aussi avoir les reins, la psychologie pour tenir durant ces périodes de baisses ou de surplace. La dimension psychologique a presque autant d’importance que la dimension « connaissance technique », et ça on ne l’assimile qu’avec le temps et l’expérience.
Le graphique de l’évolution du S&P500 que vous avez présenté sur plus d’un siècle et demi est interpellant, en effet. Cependant, un doute me chiffonne depuis plusieurs mois. Il y a une formule consacrée qui dit que les rendements du passés ne sont en rien indicatifs des rendements du futur. Et à ce sujet que je m’interroge : est-il raisonnable de penser que les rendements du futur seront en ligne avec ceux qu’on connaît depuis 150 ans ? De nombreux analyses, y compris ceux de Morningstar, ont tendance à dire que pour différentes raisons, il faut s’attendre à des rendements moins élevés à l’avenir. Je sais que vous dites toujours qu’il faut se méfier des prévisions boursières et que beaucoup se sont souvent trompés en pratiquant cet exercice, mais ne croyez-vous pas qu’ils puissent cette fois-ci avoir en partie raison ?
Encore merci pour vos articles qui sont toujours de grande qualité.
Pierre says
Bonjour Youngstocker,
Effectivement concernant les drawdowns, le problème c’est que l’on a beau savoir intellectuellement ce qu’il ne faut pas faire, la partie émotionnelle de notre cerveau ne veut pas toujours l’entendre. C’est pour cela que je pense qu’il était important d’insister sur le fait de choisir une stratégie qui réduit la volatilité et qui reste en accord avec les niveaux de tolérance de chacun. La partie préventive est également importante pour éviter de faire des erreurs émotionnelles. Personnellement utiliser l’histoire comme guide me permet toujours de relativiser sur ce qui se passe actuellement.
Concernant les rendements futurs, c’est justement ce qui fait tout le sel de l’investissement : il n’est pas possible de savoir à l’avance de combien ils seront. Néanmoins avec 2 siècles de données, on a quand même une bonne trackrecord qui montre que les actions ont fini par marquer de nouveaux plus hauts même après des scenarios quasi apocalyptiques (la crise de 1929, 2 guerres mondiales, etc…).
Et les rendements d’un placement viennent justement de cette incertitude. Un placement 100% certain ne rapporte rien ou quasiment rien (livret A, bons du trésor à court terme, etc). Un investisseur est rémunéré en proportion de l’incertitude à laquelle il est prêt à s’exposer (et il met ensuite en place des méthodes de gestion des risques).
C’est aussi pour cette raison que personnellement j’ai tendance à avoir une plus grande confiance dans ce que je fais en choisissant mes actions une par une, plutôt qu’en achetant un indice. Je sais que les sociétés dans lesquelles j’investis sont capables de naviguer de nombreux environnements difficiles (et de continuer à prospérer). Je ne pourrais pas en dire autant de toutes les actions qui composent l’indice.
Ker Chalon says
Bonjour Pierre,
« Je sais que les sociétés dans lesquelles j’investis sont capables de naviguer de nombreux environnements difficiles (et de continuer à prospérer). Je ne pourrais pas en dire autant de toutes les actions qui composent l’indice. »
J’attire votre attention sur la différence entre savoir et croire, à moins de disposer d’une machine à voyager dans le temps, vous ne pouvez pas savoir que telle ou telle entreprise survivra à l’émergence sur son secteur d’une nouveauté en rupture ou à la mauvaise gestion d’un manager à courte vue. Vous pouvez le croire mais pas le savoir.
Autrement vous contrediriez ce que vous écrivez très justement plus haut « Un investisseur est rémunéré en proportion de l’incertitude à laquelle il est prêt à s’exposer « .
Quand aux indices et bien ils ne nécessitent pas de croire que toutes les sociétés qui les composent survivraient à de mauvaises périodes puisque toute société qui serait en échec sortirait de l’indice pour être remplacée par une plus performante (souvenez-vous de la sortie de PSA du CAC40 puis de son retour lorsque les choses se sont arrangées).
Ma vision des choses est plutôt suivant la ligne que le jour où le MSCI World s’effondrera totalement… ce sera probablement le cadet de nos soucis car nous serons probablement en train de réfléchir à comment voler des armes pour aller dévaliser des supermarchés tant qu’il en reste… 😁
D’ici là… 2 ou 3 ETF les plus larges possibles et je ne regardé plus le marché jusqu’à l’an prochain pour équilibrer au besoin… Et une bonne diversification dans d’autres actifs bien sûr.
Cordialement,
Ker Chalon
Pierre says
Bonjour Ker,
Effectivement, beaucoup d’éléments valides dans cet argumentaire. Si je peux apporter quelques éléments de réponse :
« vous ne pouvez pas savoir que telle ou telle entreprise survivra à l’émergence sur son secteur d’une nouveauté en rupture ou à la mauvaise gestion d’un manager à courte vue »
==> Exact, l’investissement reste un jeu de probabilité et de gestion des risques. Mon processus consiste plus à éliminer les sociétés objectivement à problèmes et à diversifier parmi les plus robustes qu’à faire des paris individuels très concentrés.
« Quand aux indices et bien ils ne nécessitent pas de croire que toutes les sociétés qui les composent survivraient à de mauvaises périodes puisque toute société qui serait en échec sortirait de l’indice pour être remplacée par une plus performante »
==> Tout à fait, ce qui fait dire à certains que la gestion « passive » n’existe pas vraiment et que toute forme de gestion est nécessairement active (certaines sociétés sont sorties de l’indice et intégrées à l’indice selon certaines règles. C’est une forme de gestion de active de long terme).
« le jour où le MSCI World s’effondrera totalement… ce sera probablement le cadet de nos soucis »
==> Complètement d’accord sur ce point, c’est pour cela qu’investir en actions m’inquiète peut être moins que certains : en cas de scenario de fin du monde, notre portefeuille boursier sera surement le cadet de nos soucis. Et dans le cas contraire nous ne devrions pas trop mal nous en sortir 😉
Si cela peut aider à réconcilier les deux visions : pensez à mon processus simplement comme le fait d’essayer de construire un meilleur indice. Le CAC 40 est simplement une sélection de 40 sociétés classées par capitalisation, sélectionnées avec des méthodes un peu simplistes, et plutôt mal équilibré (les plus larges capitalisations sont surpondérées). Selon moi il y a des manières de mieux faire les choses en y passant un peu plus de temps (cela m’a pas mal réussi jusqu’à présent).
Acheter un indice est selon moi la méthode optimale si on veut réduire au minimum le temps passé à gérer son portefeuille, mais pas forcement la méthode optimale en terme de méthodologie de construction de portefeuille ; Cdt
isabelle bacquenoisi says
merci Pierre pour ce nouvel article qui tombe à pic car il illustre les « progrès » que j’ai fait récemment avec de petits investissements en actions : entre autres Société Générale avec autour de 500€ et pertes annoncée de je sais plus combien de pourcents; pas de panique, j’ai pensé, ça passera et c’est tout. Juste un ou deux jours après je recevais une annonce de paiement de dividendes ! Plus de 40€ ! Alors que je n’avais acheté ces actions que quelques mois auparavant, pas même un an.
C’est bien comme vous dites; placer et « oublier » jusqu’à ce que les dividendes arrivent ! à Bientôt ! Isabelle
Pierre says
Bonjour Isabelle ;
Alors une nuance importante à apporter ici : Société Générale fait typiquement partie du type d’actions que je ne toucherai pas personnellement (je n’ai aucune bancaire en portefeuille).
Ils coupent simplement leur dividendes quand cela leur chante (c’est déjà arrivé plusieurs fois au cours de ces dernières années), et le titre a été incapable de générer de la valeur pour ses actionnaires depuis plus d’une décennie.
Je ne dis pas que le titre ira a zéro ici bien sûr, mais c’est simplement une mauvaise action pour de l’investissement à long terme et il y a de bien meilleures options (des options plus sûres aussi). Je le rangerai dans la catégorie « erreurs évitables » pour ce qui concerne la chute récente ;
Bien Cordialement
olivier d'eprgnersanssepriver says
Bonsoir,
Merci pour cet article très éclairant! Je vais rester sur mon portefeuille permanent car émotionnellement je ne supporterais pas d’assumer de mauvais choix d’actions! Un peu moins de rentabilité mais plus de sécurité.
Pierre says
Bonjour Olivier,
Chacun ses méthodes! Au cours de ces dernières années le PP n’était pas toujours facile à tenir du fait de marchés actions très forts qui l’ont nettement surperformé, mais si la volatilité revenait sur les bourses, le PP pourrait de nouveau jouer son rôle de « portefeuille bunker » (il a d’ailleurs connu un assez bon début d’année 2019) ;
Cdt
Francois says
Au cours des 12 dernières années, j’ai épargné pas mal (environ 10 000$ par année, mais j’ai retiré 15 000$ pour une mise de fonds pour une maison) et j’ai vu la valeur de mon compte augmenter, mais pas à court terme vraiment. Comparer une année avec la précédente n’est pas une bonne manière d’évaluer sa performance à long terme, il y a trop de poussées extrêmes et de drawdown comme vous dite. Si je compare une année avec la précédente, je me dis « ouain, j’ai fait de l’argent, mais pas tant que ça ». Mais c’est quand je regarde mon chiffrier excel, que je maintien depuis 2009, et la courbe que fait mes profits, ça augmente clairement. Et que le montant de profit est rendu significatif par rapport au montant investit. Et c’est en comparant 2019 avec 2009 qu’on voit tout le chemin accomplit. Tout ça pour dire que comme disait un ancien premier ministre du Québec, « il faut donner du temps au temps ».
Pierre says
Bonjour François (et merci pour ce retour d’expérience) ,
Effectivement, la plupart des gens se lancent en bourse avec l’idée de sprinter, alors que bien investir se rapproche plus d’un marathon (et c’est justement ce qui n’est pas toujours facile à vivre psychologiquement) ;
Bien Cordialement
Antonin says
Je ne dirai pas qu’investir en bourse est déprimant, mais c’est vrai que la plupart du temps, il ne se passe pas grand chose.
L’investissement à long terme est clairement très ennuyant, ce qui est bon signe car généralement, plus on ressent d’émotions en bourse, plus on risque de faire des bêtises.
Pierre says
Bonjour Antonin,
Effectivement, le mot « déprimant » est un peu excessif, mais c’était pour avoir un titre fort qui illustre le propos 😉 ; Cdt
Nicolas says
Salut Pierre
Tu dis qu’en moyenne il y a des chutes intra-annuelles de 15%. Dans un autre article tu disais qu’une chute de 10% c’est une bonne opportunité pour se renforcer (et une chute de 20% est une opportunité d’achat majeure).
Ça veut donc dire que tous les ans, il faudrait « renforcer » nos investissements habituels (même si on est en DCA) puisqu’il y aurait toujours à un moment ou un autre une opportunité d’investissement?
Nicolas.
Pierre says
Salut Nicolas,
L’avantage du DCA (du moins dans sa version basique), c’est justement de mettre la même somme au travail tous les mois (afin de ne pas se poser de questions sur le timing de marché et de simplifier les choses au maximum).
Il existe cependant des versions modifiées du DCA qui placent moins d’argent après des mois de forte hausse et plus d’argent après des mois de forte baisse. Cette version alternative peut permettre de renforcer plus fortement pendant les creux sans forcement rester en dehors du marché pendant les périodes de hausse (ni se poser trop de questions au niveau du timing).
Le danger d’attendre les creux de marché pour acheter, c’est qu’il ne se passe trop de temps entre 2 creux (par exemple si le marché fait du -15%/+100%/-15%, il était toujours plus rentable d’investir tout son argent en début de période que d’attendre le second creux) ;
Cdt