En temps qu’investisseur/spéculateur/trader, il est généralement courant de partager ses plus gros gagnants sur les réseaux sociaux, ce qui contribue à perpétrer l’illusion que gagner en bourse est « facile » (et que personne ne perd jamais d’argent).
Le problème c’est qu’en investissement (comme ailleurs), parfois les choses ne se passent pas comme prévu. Et la différence entre quelqu’un qui réussi dans la durée, et quelqu’un qui a des rendements décevants réside souvent dans une saine gestion des perdants.
Aujourd’hui je voudrai revenir sur le plus gros perdants de mon portefeuille boursier en 2021, et utiliser cet exemple pour vous donner quelques tuyaux sur quoi faire quand un de vos placements ne va pas dans la direction escomptée.
Table of Contents
1/ Accepter les perdants
Avant de commencer, il est important de rappeler qu’en bourse quelle que soit la méthode utilisée, certains de vos titres seront forcement perdants (ou du moins, subiront à un moment ou à un autre une forte volatilité).
En fait, la vaste majorité des actions du marché ne vont nul part, et la véritable (mais peu admise) manière de gagner de l’argent en bourse, c’est avant tout de tenir longtemps de gros gagnants qui viendront compenser vos mauvais paris, et de limiter vos pertes.
Vous pouvez bien entendu réduire fortement le nombre de perdants par une sélection de titres judicieuse, mais les éliminer à 100% relève de l’utopie boursière (même chez les très bons investisseurs), et vous devez donc toujours avoir un plan pour les gérer.
Voyons un exemple concret dans la suite.
2/ Mon plus gros perdant de 2021
Voici ce qui est probablement aujourd’hui mon plus gros perdants (portefeuille Europe et US confondus) en 2021 : Rubis.
Rubis s’est engagée dans une dynamique fortement baissière depuis le mois de Juin qui l’a conduit a chuter de plus de 30% en l’espace de quelques mois. Que faire alors, quand une action de votre portefeuille commence à sévèrement prendre la direction du sud?
1ère étape : vérifier si quelque chose a changé sur les fondamentaux.
Voici les 3 questions que je me pose en premier lieu quand un titre décroche :
- Les fondamentaux justifient-ils cette baisse?
- Y a-t-il quelque chose qui a changé de manière permanente sur la société?
- Ont-ils/vont-ils couper le dividende? (si vous êtes un investisseur de rendement)
Sans faire un copier/coller exhaustif de tout le bilan de Rubis, voici quelques captures d’écran récentes qui, je pense, résumeront bien la situation :
Du coté de quelques ratios clés, nous en sommes ici (notez le rendement et le PER) :
Comme vous le voyez ici, ce qui a chuté avant tout chez Rubis pour le moment, c’est le prix (chose qui se reflète ici dans la valorisation). Pas les bénéfices, et pas le dividende. Nous sommes plus ici sur une chute liée à l’anticipation d’une éventuelle catastrophe que sur une catastrophe effective.
Je pourrai continuer ici, mais vous l’aurez compris : à priori, tout pointe pour l’instant dans la direction d’une surréaction du marché. Bien entendu, Rubis a subi le traditionnel « trou d’air » de la crise du covid, mais a traversé la tempête sans même couper ses dividendes (contrairement à beaucoup), et en préservant des chiffres honorables, en tous cas pour l’instant.
Pourquoi cette baisse alors? Plusieurs raisons sont évoquées : les incertitudes liées au covid (surtout avec les dernières news), un secteur en défaveur (pétrole), une certaine opacité et un manque de visibilité sur la valeur aujourd’hui, la volatilité du prix du baril, les fonds qui se désengagent car le titre n’est pas dans la thématique « green » qui est dans l’air du temps…
Quoi qu’il en soit, au niveau de prix actuel : Rubis est donc évaluée sur un PER a un chiffre, ce qui, sur la base de valorisation des marchés aujourd’hui parait quelque peu excessif (même en envisageant un ralentissement).
Ces différents arguments suffisent donc à disqualifier une vente en ce qui me concerne, mais se pose alors la question : comment gérer une position qui décroche, sans détruire complètement ses performances annuelles? (faut-il doubler la mise? attendre?)
3/ Limiter l’impact de vos perdants (comment les gérer)
Il y a plusieurs manières de gérer les chutes en bourse.
L’ordre « stop loss »
La première, c’est le fameux « stop loss« , c’est à dire définir un seuil de prix auquel vous vendrez la position si celle-ci ne va pas dans votre sens (par exemple ici, si vous aviez acheté à 40, vous pouviez décider de mettre un ordre de vente « stop » à 35).
C’est une méthode de trader plus que d’investisseur, car comme vous avons pu le voir en 2020 : il est possible que les cours chutent rapidement en déclenchant vos stops, puis rebondissent.
Vous vous retrouverez alors sorti du marché avec une perte, alors que dans l’absolu, rien n’aura changé au niveau des fondamentaux de vos titres. Si vous vous retrouvez dans un environnement où les marchés « font le yoyo« , vous risquez de rentrer et sortir du marché régulièrement, sans raison fondamentale valable.
Ce sont là les risques inévitables qui vont avec le stop loss, cependant, cela peut être un outil utile à garder en tête sur les positions où vous commencez à douter (ou sur celles que vous estimez plus risquées que les autres).
Heureusement il y a aussi une autre option (plus traditionnelle, bien que souvent sous estimée) qui n’implique pas de vendre vos actions à chaque baisse.
Gérer sans vendre : taille de position + diversification
Il y a une autre manière de diminuer les risques liés à un titre spécifique de votre portefeuille (sans ordre stop loss), c’est de jouer sur la taille de votre position et sur la diversification.
C’est une méthode bien plus utilisée chez les professionnels, car quand vous avez un portefeuille boursier de plusieurs millions : vous ne vous amusez pas en règle générale à rentrer et sortir du marché sans avoir de raison fondamentale forte.
Pour cela, vous devez bien comprendre les mathématiques de la diversification.
Voici quelques exemples concrets de la perte totale qu’entrainerait une chute de 50% sur une action dans le cadre d’un portefeuille boursier composé de 10 actions, 20 actions, et 40 actions.
Comme vous pouvez le voir ici (si l’on suppose un rendement 0 sur les autres titres, et un portefeuille équipondéré), une perte de 50% entraine donc une perte totale sur le portefeuille de :
- 5% dans le cas d’un portefeuille de 10 lignes
- 2.5% dans le cas d’un portefeuille de 20 lignes
- 1.25% dans le cas d’un portefeuille de 40 lignes
Sans utiliser de « stop loss » ou autre stratégie de coupe des pertes sur une position, on peut donc réduire les risques en augmentant le nombre de titres du portefeuille (ou en jouant sur la taille initiale de la position).
Dans le cas d’un large portefeuille, même une perte de 50% sur une de vos lignes peut être synonyme d’une perte de 1% sur le total de votre compte.
Gardez en tête également que si vous faites bien les choses, dans la réalité vos autres lignes ne resteront pas « constantes » et que ce % de pertes sera couvert par les gains d’autres titres :
(P.S : Notons ici qu’il n’y a pas forcement besoin d’un décallage de +100% pour couvrir une perte. Une ou deux positions à +50/60% peuvent suffire tant que le nombre de perdants reste contenu).
C’est pourquoi j’insiste souvent sur ce point trop sous estimé par la majorité des investisseurs : il ne suffit pas d’acheter des titres que vous estimez de qualité, il faut aussi bien équilibrer son portefeuille boursier pour maximiser son rapport risque/rendement.
L’erreur à éviter : pyramider en tendance baissière
La première idée qui vient en tête d’un investisseur orienté « valeur » quand les fondamentaux d’un titre semblent correct et que son prix chute excessivement, c’est de renforcer sa position. Cela peut être correct, sous certaines conditions.
Cependant il faut toujours garder une bonne gestion des risques, et garder en tête que quelque chose peut toujours nous échapper sur un titre (et gérer en conséquence).
Un facteur mathématique simple mais essentiel à réaliser avant tout renfort est que vous pouvez perdre 50% sur un même titre plusieurs fois. Un exemple concret :
- Vous investissez 1000 euros à 40 euros l’action. L’action chute à 20. Votre position vaut 500 euros (-50%)
- Vous décidez de remettre 1000 euros à 20 (car l’action n’est pas chère). L’action chute à 10.
- Vos 1000 euros nouvellement investis à 20 valent 500 euros (-50%)
Vous avez désormais perdu 750 euros sur l’investissement original, et encore 500 sur le renfort. Vous êtes sous l’eau de 1250 euros. Et le cours du titre doit désormais être multiplié par près de 3 juste pour que vous revoyez votre prix d’origine.
C’est pour cela que racheter dans les tendances baissières peut être dangereux (et très inconfortable psychologiquement).
Comment éviter le problème?
Heureusement, il y a plusieurs manières d’éviter de se retrouver dans cette situation délicate.
1/ En définissant un total en euros maximum au delà duquel vous n’irez pas sur la position (exemple : si la taille de position moyenne de mon portefeuille est de 1000 euros, je n’investirai pas plus de 1000 euros au total sur cette action. Si entre temps la taille du portefeuille grossi, et que la position moyenne passe à 1200, cela donne « le droit » d’investir 200 euros supplémentaires.
2/ En utilisant (et je sais que certains vont grincer des dents ici) des filtres simples d’analyse technique qui vous permettront d’éviter de racheter massivement au beau milieu d’une tendance baissière (cela peut être aussi simple qu’une moyenne mobile ici). Reprenons l’exemple de Rubis :
Des filtres « techniques » simples (3 moyennes mobiles ici) ne donnaient aucun signal d’achat évident pendant des mois, ce qui vous évitait d’envisager un renfort de position alors que le marché n’était visiblement pas prêt à réévaluer le titre (et vous pouviez consacrer vos fonds à d’autres opportunités en attendant).
Cette méthode ne vous permettra peut être pas d’acheter exactement au plus bas (et vous laisserez un peu d’argent sur la table), mais elle vous permettra également d’éviter bien des catastrophes.
Conclusion
Les grands investisseurs « value » tels que Buffett ou Munger disent souvent être heureux lorsque le prix de leurs actions chute, car cela permet de renforcer leur position à un meilleur prix. Cela peut être vrai sous certaines conditions.
Cependant, en temps qu’investisseur particulier, pyramider dans le cadre d’une tendance baissière est usuellement une recette qui peut facilement conduire un portefeuille au désastre (cela a causé aussi la perte de beaucoup de professionnels, mais le biais du survivant joue son rôle ici).
Comme le disait Keynes : gardez toujours en tête l’idée que le marché peut rester irrationnel plus longtemps que vous ne pouvez rester solvable. Et qu’il faut vous attendre à être secoué par moments, même sur des titres dont les fondamentaux vous paraissent correct.
Vous devez donc toujours veiller à maintenir un niveau de risque raisonnable sur chacune de vos positions, et laisser les mathématiques de votre stratégie boursière faire leur œuvre dans la durée.
Un dicton boursier dit « Gérez les baisses, les hausses se gèreront toutes seules » et c’est assez vrai. A part avoir la discipline de tenir vos gagnant : il n’y a plus grand chose à faire quand une action part tout de suite dans la bonne direction.
Le processus de décision est plus compliqué sur les actions qui ne vont pas dans le sens escompté, et c’est usuellement dans une saine gestion des chutes que se fait toute la différence sur le long terme.
gandolfi says
Bonjour,
Merci de rappeler ces principes simples mais qui sont souvent oubliés ou mis de coté à cause de notre égo.
– Combien de fois entend on « moyenner à la baisse »….. Tout cela pour conforter notre égo que l’on a choisi une belle action et que le marché se trompe. Hors le marché ne se trompe jamais car c’est lui qui décide que l’action ait de bons fondamentaux ou parfois mauvais. C’est un jeu de spéculation et la spéculation n’est pas toujours logique ou bien on en connait pas toujours les tenants ou aboutissants. On pourrait rajouter une autre maxime « On ne rattrape pas un couteau qui tombe ».
– La diversification semble etre le moyen le plus simple de se préserver de ce type de value trap.
Après y appliquer une pondération peut etre un moyen d’améliorer son rendement mais c’est plus compliqué. Certains tracker ne se basent que sur la capitalisation pour effectuer ce type de pondération et cela marche assez bien quand on a des mastodontes comme google, apple…. Mais il serait intéressant de pondérer selon d’autres critères.
Enfin je pense qu’il est important de faire le point tous les 6 mois par exemple et de vendre ou réduire les valeurs qui ont un mauvais momentum (Solution30, Alibaba, Paypal,Unibail…) ou on subit une trop grosse perte (25-30% par exemple). En dehors bien sur de mouvement de marché tres important comme les crises.
Pierre says
Bonjour Gandolfi,
En effet le moyen le plus simple reste l’approche « equal weight », même si on peut affiner aussi avec des techniques un peu plus avancées. Historiquement l’approche equal weight donne de meilleurs résultats que l’approche « cap weight » des indices.
Pour Rubis je ne dirai pas qu’il s’agit d’un value trap (pas encore en tous cas). Pour l’instant à mon sens le prix a chuté au delà des fondamentaux. Après l’avantage de poster ce genre d’article, c’est aussi que si quelque chose m’a échappé sur la valeur, je ne manquerai sans doute pas d’avoir un commentaire qui pointera peut être des points intéressants.
Le dernier point que vous évoquez est aussi une option niveau gestion des risques (mais nécessite une gestion un peu plus dynamique), par exemple en effet, couper en 2 les positions avec un momentum négatif peut être une option pour réduire la vol sans vendre totalement (option qui a aussi ses avantages et inconvénients au niveau des retours bien entendu) ; Cdt
Qanesh says
J’ai pris une position sur Atos après les premières vagues de baisses… le titre arrivé à ~ -30%, je me suis dit qu’il était temps d’investir. Quelle erreur. je m’en sors avec probablement ma plus belle perte parce que j’ai eu la bonne idée de me dire « arrete les conneries » apres avoir placé un total de 2000 euros dessus.
J’ai coupé ma position en deux avant une nouvelle baisse relativement mineure. Je reste dessus avec ma perte « contrôlée » mais j’avoue ne pas vraiment savoir quoi en faire maintenant.
Pierre says
Bonjour Qanesh,
Malheureusement cela arrive, et je reçois très souvent des mails en ce sens « je suis bloqué sur une position X ou Y qui fait du -Z%, que faire? ». Le problème c’est qu’une fois en position et sévèrement sous l’eau, il n’y a plus grand chose à faire (couper en deux la position est à mon sens un bon réflexe ceci dit).
La meilleure stratégie comme évoqué dans l’article, c’est de toujours avoir un plan avant d’entrer sa position pour savoir exactement quel sera notre niveau de risque maximal sur chaque ligne (et éventuellement une zone de sortie qui invalide notre scénario) ;
(P.S : Pour le reste de la pose encore en place, mon stop personnel serait fondamental, pour moi les coupes de divs et les chutes drastiques de résultats sont (comme évoqué dans l’article) des drapeaux rouges majeurs) ;
Cdt
stef says
Ceux qui ont renforcé leurs actions entre mars 2020 et décembre 2020 (voire après) ont tous moyenné à la baisse 😉
Et bien leur en a pris !
je ne comprenais jamais cette ineptie de dire que moyenner à la baisse est une erreur totale…
Pierre says
Bonjour Stef,
Pour ce qui est de moyenner à la baisse, la nuance se fait généralement dans la différence entre un indice boursier et une action individuelle.
Usuellement, un indice boursier étant diversifié (entre 30 et 500 actions pour les plus populaires), il ne peut pas faire « faillite », et les actions de l’indice qui ont de trop mauvaises perfs sont régulièrement remplacées (C.F la méthodologie de construction des indices).
En revanche, sur une société individuelle, certaines peuvent très bien aller jusqu’à la faillite, ou ne jamais retrouver les bénéfices qu’elles ont fait dans le passé. Dans ce cas de figure, moyenner à la baisse est dangereux, et il faut être sélectif ; Cdt
Gael says
Bonjour Pierre,
J’ai acheté des titres Rubis il y a environ 3 ans car c’était l’une des valeurs que je trouvais parmi les plus attractives. Je me disais même que c’était une perle rare (au même titre qu’un Sanofi, bien que n’ayant pas du tout le même poids en terme de valorisation). Aujourd’hui elles représentent 3,4% de mon portefeuille boursier global (PEAs/CTO).
La progression du dividende est très bonne et la société, non seulement n’a pas coupé ou diminué son dividende mais elle l’a même augmenté en 2021 en plein cœur de la crise covid.
Aujourd’hui le cours de Rubis est « indécent » : il n’a pas été aussi bas depuis 2015. J’ai donc une moins-value potentielle de 38% (à laquelle il convient de retirer les dividendes reçus chaque année, ce qui pondère un peu la moins-value). Comme je suis investi sur du long terme et que je n’ai pas besoin de revenu complémentaire avant une bonne dizaine d’année j’essaye de ne pas trop me focaliser sur le yoyo des actions (mais ce n’est pas si facile :o) !).
À noter qu’au fur et à mesure que le cours a chuté pendant le krack j’ai renforcé ma position plusieurs fois, ce qui est plutôt rare dans mon cas.
Je me demandais s’il fallait renforcer de nouveau tellement le cours est bas et l’article m’aide à me convaincre qu’il vaut mieux attendre :o). Merci !
Aujourd’hui les fondamentaux de Rubis me semblent rester bons et sont dans la lignées de ceux que je m’étais fixés quand j’ai investi dans la société il a 3 ans. La valeur de l’entreprise/EBITDA 2021 est de 6x ce qui me semble plutôt faible (et donc intéressant).
En fait les décisions qu’il convient de choisir sont quand à prendre même au cas par cas. David Kahneman écrit dans son livre « Système 1 Système 2 – Les deux vitesses de la pensée » qu’une des clés de la réussite en finance est, bien que contre-intuitif, de systématiquement couper les positions perdantes (= qui chutent) pour renforcer les gagnants (si j’ai bien compris).
Concernant Rubis, pourrait-il y avoir une OPA (aujourd’hui la capitalisation est de 2,6 milliards d’euros !) ?
J’ai également deux questions qui ne sont pas liés au sujet de ce post (dans ce cas vaut-il mieux vous écrire directement ?) :
1/ Comme j’ai acheté votre formation j’ai un accès régulier aux détails de votre porfefeuille Europe (PEA) que vous publiez de façon semi-annuelle. Sans dévoiler quelles sont les valeurs du portefeuille vous en détenez une qui est éligible au PEA-PME. Pourquoi la mettre dans un PEA ? En l’enlevant cela vous laisserait de la place pour mettre plus de valeurs non éligibles au PEA ? Est-ce par soucis de simplicité ?
2/ Les actionnaires de RDSA ont voté pour un transfert du siège vers le Royaume-Uni. J’ai du RDSA dans mon PEA. Dois-je suivre la même procédure que celle qui a concerné Unilever il y a quelques mois ?
Bien à vous.
Pierre says
Bonjour Gael,
En effet, même analyse de mon coté : le prix a, à mon sens, dépassé de beaucoup les fondamentaux en ce moment. Ceci dit j’ai vu tellement de paris tourner mal (même chez de gros investisseurs, C.F mon article sur Munger en ce moment), que je garde toujours des règles strictes niveau gestion des risques (indépendamment de mes convictions personnelles sur un titre).
Pour répondre à vos questions :
1/ Tout à fait vous avez raison sur ce point, et c’est en effet par pur soucis de simplification de mon coté (mais intégrer les petites sociétés dans un PEA/PME permet de continuer à placer plus de manière taxe efficiente pour ceux qui approchent du plafond).
2/ Pour RDS, l’affaire est encore en cours de transition, mais en effet, si ils suivent le même chemin qu’unilever, il y a de bonnes chances que le courtier transmette un communiqué expliquant que les titres ne sont plus éligibles au PEA et qu’il faut procéder à un transfert ou une vente d’ici quelques temps ; Cdt
Stephanie says
Bonjour Pierre,
Je ne sais plus dans quel article, vous parliez de IRM qui avait pris beaucoup de valeur (et qui est à plus 62% pour moi désormais) et je me posais justement la même question que pour les valeurs qui baissent (comme Rubis ici). J’investis peu par mois donc je n’ai pour le moment que quelques actions mais je ne sais pas ce qui serait mieux concernait IRM en particulier car c’est ma plus forte hausse (je n’ai que 5 actions) et d’autres positions qui montent.
Etant donné que tout le monde dit que la bulle va « éclater » et que le marché va s’effondrer, et que je suis débutante, je ne sais pas trop quoi faire concernant ces variations assez importante. Je ne compte pas vendre, mais vaut-il mieux continuer à acheter peut importe les variations si les fondamentaux restent bons ou attendre ?
Je suis dans une optique à long terme.
Merci pour cet article, encore une fois très intéressant.
Pierre says
Bonjour Stephanie,
Dans le cas d’IRM, si votre prix d’achat est proche du mien, vous avez sans doute pu verrouiller un rendement de 7 ou même 8% sur le titre au niveau dividendes (le rendement d’une action chute avec les hausses de prix, car on paie plus cher pour un même niveau de dividendes).
Personnellement j’investis pour le rendement, donc je ne vends pratiquement jamais une position gagnante du moment qu’elle me paie régulièrement (et qu’il n’y a pas de dégradation des fondamentaux).
Du coté des achats, les rendements futurs sont usuellement inversement proportionnels au prix payé (plus on paie cher, moins ils sont intéressants), donc il y a généralement un niveau de valorisation pour chaque société sur lequel je ne suis plus acheteur (il y a quelques mois IRM était très sous évaluée, et il y avait beaucoup de pessimisme dessus, ce qui rendait l’achat intéressant à mon sens).
Acheter avec une décote permet de « verrouiller » un bon niveau de rendement et d’avoir une marge de sécurité sur la position. Acheter trop cher par rapport aux fondamentaux n’est pas une garantie de chute imminente, mais diminue les retours futurs et rend l’investissement plus risqué (j’évite donc d’acheter trop cher en règle générale).
(P.S : Si vous souhaitez quelque chose de plus exhaustif coté règles d’achat/vente et comment estimer une valorisation, j’explique tout cela plus en détails dans la formation du site, car il y a bien entendu (comme souvent en bourse) beaucoup à dire sur le sujet pour traiter la question de manière exhaustive) ;
Bien Cordialement
Muratet says
Bonjour,
Ce site est tout à fait intéressant pour analyser la psychologie des investisseurs que nous sommes tous. Il démontre qu’il n’y a pas de règle absolue et qu’il faut essayer de se tromper le moins souvent possible. Merci de continuer à partager vos idées !