Comme je l’avais fait l’an dernier, dans cet article je vais vous présenter un peu plus en détails les résultats que j’ai obtenu sur mes différents investissements en 2018 (principalement boursiers et immobiliers cette année).
J’espère que ces compte rendus annuels pourrons vous aider à avoir une vision réaliste et « en temps réel » de comment se passe le processus d’investissement, et le type de progression que vous pouvez espérer d’une année sur l’autre (j’essaie d’y être le plus transparent possible sur ce qui a marché, mais aussi sur ce qui a moins marché à chaque fois).
Comme vous le savez peut être si vous investissez vous même, 2018 a été une année beaucoup plus difficile que 2017 pour la majorité des placements. Sans plus attendre donc un bref retour sur :
- Les rendements de mon portefeuille européen
- Les rendements de mes portefeuilles américains
- Les rendements de mes placements immobiliers
C’est parti (mais d’abord un bref retour sur le contexte global et les stratégies utilisées).
Table of Contents
Contexte boursier en 2018
Comme évoqué précédemment, 2018 a été une année boursière considérablement plus difficile que 2017.
La plupart des grands indices mondiaux ont clôturé l’année avec des pertes à 2 chiffres (chose qui arrive en bourse, surtout après des rallyes majeurs comme nous avons pu en connaitre au cours des années précédentes), et la plupart des actifs (même non boursiers) ont retourné des rendements négatifs en 2018, voyez plutôt :
Ce genre de contexte n’est donc (forcement) pas celui où nous allons générer les gains les plus mirobolants, mais plutôt celui où il s’agit de jouer une bonne défense en attendant des temps plus fastes. Sans plus attendre voyons comment mes portefeuilles ont tenu, mais tout d’abord un petit rappel de ma stratégie et philosophie d’investissement.
Stratégie d’investissement utilisée
La stratégie que j’utilise est une stratégie de rendement/dividendes, le but est de créer un portefeuille boursier qui paie de plus en plus de dividendes chaque année afin d’utiliser ces dividendes comme complément de revenus et/ou (à terme) en remplacement de son salaire.
L’avantage d’une stratégie basée sur les dividendes, c’est que ceux-ci sont beaucoup plus stables et prévisibles que les cours des titres (qui comme nous avons pu le voir plus haut fluctuent beaucoup d’une année sur l’autre) ce qui permet (si l’on investit sur les bons titres) de générer des revenus croissants et sûrs dans le temps (et ce indifféremment de l’évolution des cours boursiers).
Tout le but d’une bonne stratégie de rendement/dividendes est donc de générer des rendements supérieurs aux indices boursiers via une sélection de titres judicieuse pour capitaliser sur ces juteux dividendes, tout en sélectionnant des sociétés de qualité (c’est à dire des sociétés qui ont à la fois les moyens de les payer, et du potentiel d’appréciation sur le long terme).
Résultats de mes investissements boursiers en 2018
Performance du portefeuille européen en 2018
En 2017, le portefeuille européen avait réalisé une performance de +17% contre +11% pour l’indice CAC 40 (c’était donc une année faste, on peut le dire).
En 2018, les indices européens ont pris du plomb dans l’aile avec un Dax Allemand qui a fini à -18% et un CAC 40 qui a fini autour des -11% (effaçant donc l’essentiel des gains de l’an dernier, chose qui peut s’avérer frustrante lorsque l’on investit via des trackers indiciels).
Voici comment s’est comporté mon portefeuille européen comparativement à l’indice CAC 40 (dividendes inclus) en 2018 :
Les titres qui composent le portefeuille ont donc collectivement chuté de -6% contre -11% pour le CAC 40, le coté « défensif » du portefeuille a donc bien fait son travail par rapport à l’investissement dans un simple indice boursier, et le portefeuille a su générer de la surperformance à la fois dans un environnement haussier (celui de l’an dernier) et baissier (celui de cette année).
Meilleur performer du portefeuille sur la période : Sanofi : +11%
Dividendes du portefeuille européen
Si vous aviez démarré le portefeuille cette année, vous auriez touché 4% de dividendes contre 3.5% pour ceux de l’indice CAC 40 (la différence ne parait pas énorme au premier abord mais les sociétés dans lesquelles j’investis augmentent leurs dividendes année après année, ce qui fait que plus longtemps vous les détenez, plus votre rendement augmente).
J’ai par contre eu cette année ma première mauvaise surprise sur le portefeuille avec la toute première coupe sur un des titres qui le compose (à savoir AB InBev, le célèbre brasseur Belge). Comme le savent les membres de la formation du site, j’utilise un ensemble de règles pour limiter fortement les risques de coupe de dividende sur les titres qui composent mon portefeuille avec un objectif « zéro coupe » qui avait été tenu jusqu’à présent.
Il s’agit donc ici (à mon grand dam) de la première coupe de dividende sur le portefeuille européen depuis ses origines. La partie placée sur les titres du brasseur Belge a donc été (selon mes propres règles) aussitôt tournée sur un autre fabriquant de spiritueux (Pernod-Ricard) pour respecter la logique du portefeuille.
Du coté des hausses, la plus forte augmentation de dividende a été celle du titre Unilever avec des paiements en hausse de +8.1% entre 2017 et 2018 (ce qui est toujours appréciable, mais un peu léger par rapport aux meilleurs performers américains comme nous allons le voir dans le paragraphe suivant).
(PS : Et si vous souhaitez accéder de manière complète au contenu de ce portefeuille, il sera disponible dans les « bonus » de la formation du site accompagné de ma philosophie d’investissement détaillée. Vous aurez accès aux fichiers excels complets avec lesquels je réalise le graphique, et vous pourrez faire les tests vous même.
Ce portefeuille est mis à jour de manière transparente chaque année depuis l’existence du site et il a dégagé des rendements supérieurs à l’indice CAC 40).
Performance du portefeuille américain en 2018
Les reportings de mon portefeuille américain sont un peu plus difficiles à faire car il est un peu plus complexe, comprend plus de titres que le portefeuille européen et englobe plusieurs stratégies (deux principalement) :
- Une stratégie orientée « croissance » : le but est ici d’investir dans des sociétés qui augmentent leurs dividendes (et leurs revenus) plus rapidement que la moyenne (et de manière soutenable)
- Une stratégie orientée « rendement » : le but est ici d’investir dans des sociétés qui paient des rendements nettement plus élevés que la moyenne dès le jour 1 (et de les réinvestir)
Voici donc la performance agrégée des 10 positions qui composent le coeur de mon portefeuille américain orienté « dividendes croissants » en 2018 :
Comme vous pouvez le voir ici encore une fois, l’aspect défensif a joué positivement en fin d’année. Le portefeuille a été distancé en début d’année quand les indices sont bien montés avant de mieux se tenir pendant la fin de l’année quand ceux-ci ce sont effondrés (principalement à cause des techs sur lesquelles le portefeuille a une position assez légère).
Le portefeuille a réalisé une performance de -5.7% contre -6.2% pour l’indice boursier américain S&P 500 tout en payant des dividendes deux fois supérieurs à l’indice sur la période.
Meilleur performer du portefeuille sur la période : Realty Income (+24%)
Dividendes du portefeuille US
Coté dividendes, le portefeuille américain n’a connu aucune coupe cette année avec uniquement des dividendes stables ou en augmentation, et plusieurs des titres sélectionnés ont connu des hausses très significatives de leurs paiements (+24%, +35%, et +51% de hausse pour les 3 plus importantes).
Ce genre de hausse conséquente ne peut généralement se retrouver que sur des valeurs américaines qui tendent à avoir des croissances beaucoup plus explosives que les valeurs européennes (elles sont donc non « PEAbles »), cependant cela vous éclaire peut être sur pourquoi j’y investis (malgré l’absence d’avantages fiscaux).
La plus forte augmentation de dividende a été celle du titre Broadcom avec une hausse de +51% de ses paiements cette année (une des plus fortes hausses de dividende de tout mon portefeuille US historiquement).
Performance ajustée du change
Comme vous le savez sans doute, je préfère vous faire mes rapports américains directement en dollars puisque l’optique de mon portefeuille américain est de placer dans cette devise, ceci étant dit, il faut savoir que le cours du dollar s’est apprécié cette année d’environ +5% ce qui veut dire que la performance totale de mon portefeuille américain ajustée du change a été autour de zéro pour 2018.
Il s’agissait donc d’une de ces années où il payait de détenir une part de ses actifs en dollars.
Performance du portefeuille Alternatifs/Haut Rendement
Ce portefeuille est le nouveau venu du lot, il a été mis en place en début d’année dernière de mon coté dans une optique de diversification et il est placé sur des instruments alternatifs à haut rendement relativement méconnus du grand public (tel que le Private Equity que j’avais présenté un peu plus en détails sur le site et dans la nouvelle formation « bourse à haut rendement » en fin d’année dernière).
Le but de ce portefeuille est de dégager de hauts dividendes sur des instruments alternatifs qui sont relativement décorrélés des marchés boursiers traditionnels (ce qui ne veut pas dire qu’ils sont moins risqués mais simplement qu’ils ne chutent pas forcement quand les actions chutent… comme nous allons le voir ici).
Ce portefeuille a donc été le gagnant de cette année 2018 avec une hausse de +5.4% (et +10% ajusté du change), une performance plus qu’honorable dans un contexte global ou presque tous les actifs ont chuté. Il a fait son travail de diversification tout en générant de (très) hauts dividendes comme nous allons le voir dans le paragraphe suivant.
Dividendes du portefeuille « haut rendement »
Le portefeuille « haut rendement » a généré 10.6% de dividendes cette année (ce qui est largement supérieur à tout le reste).
Ceci est possible car les instruments utilisés ici passent par des stratégies et des structures fiscales très différentes des placements traditionnels. Ces placements sont aussi (vous vous en doutez de par leur rendement) assez volatils, et il ne faut pas s’y aventurer à l’aveugle, néanmoins plusieurs d’entre eux ont dégagé des rendements nettement supérieurs à des indices boursiers classiques au cours des dernières décennies.
(N.B : Le portefeuille performant à la fois très bien en backtest et en temps réel et offrant selon moi des avantages de diversification pour les investisseurs qui sont prêts à aller sur des instruments plus rentables mais aussi plus volatils, je réouvre d’ailleurs la formation « bourse à haut rendement » jusqu’à fin janvier si ce genre de stratégie vous intéresse.
Attention ceci dit : comme expliqué précédemment sur le site, ce genre de stratégie est à mon sens peu indiquée pour les novices de la bourse et nous verrons ici des notions plus complexes que dans mes articles et mes autres formations.)
C’est tout pour la partie boursière! Passons maintenant à l’immobilier!
Résultat de mes investissements immobiliers en 2018
Vous le savez probablement si vous êtes un lecteur régulier, mais je possède 3 appartements en investissement locatif en plus de mes placements boursiers (achetés en utilisant le levier de la banque, dans un secteur où l’immobilier est cher, avec un salaire ordinaire, et sans avoir hérité de personne, je le précise pour vous motiver si jamais vous démarrez de zéro de ce côté ci!).
Tout est possible donc… mais au prix de certains efforts (comme nous allons le voir dans le rapport de cette année).
Bilan des recettes et dépenses de 2018
Recettes (loyers collectés en 2018) :
- Appartement 1 : 7200 euros (loué 12 mois pleins)
- Appartement 2 : 5385 euros (loué 10/12 mois)
- Appartement 3 : 3701 euros (loué 7/12 mois, plus d’infos ici ensuite)
Total des recettes : 16 286 euros
Dépenses de 2018 :
- 15 540 euros de crédits à rembourser à la banque (pour les 3 appartements)
- 1254 euros de charges courantes sur la période (pour les 3 appartements)
- 1059 euros de taxes foncières (pour les 3 appartements)
- 1200 euros de frais (imprévus) de réfection d’un panneau électrique sur l’appartement 2
Total des dépenses de 2018 : 19 053 euros
Ce qui donne un cashflow négatif de -2767 euros sur l’année (mais une création de patrimoine positive de (16 286 de recettes – 2767 de frais – 2% d’intérêts bancaires) = +13 208 euros, hors appréciation des biens sur la période, ce qui est non négligeable).
Cependant, comme vous le savez sans doute, mon but est de créer à la fois du patrimoine sur le long terme ET du cashflow sur le court terme. Alors, que s’est-il passé ici pour que l’année se finisse « short » à ce niveau? 3 choses :
- Une expérience de délégation infortunée qui m’a couté beaucoup d’argent sur l’appartement 3
- Des travaux de rénovation qui ont engendré 2 mois de vacance locative sur l’appartement 2
- Une réfection électrique imprévue de 1200 euros qui a pesé dans la balance
Mon expérience de délégation infortunée :
Vous savez comme certains parlent toujours de déléguer pour pouvoir gagner du temps et se concentrer sur l’essentiel sur internet et dans le monde de l’entreprenariat? Et bien cette année mon expérience de délégation sur l’appartement numéro 3 m’a couté près de 4 mois de loyers (soit plus de 2000 euros).
L’appartement numéro 3 étant situé dans une ville voisine, j’ai délégué la gestion a une agence (qui devait s’occuper de la gestion/recherche de locataire à ma place). Ladite agence a commencé par mettre 2 mois pour louer un bien situé en plein centre ville à une locataire « douteuse » qui a quitté les lieux quelques mois plus tard sans préavis.
Premiers doutes sur leurs compétences de mon côté (déjà évoqués dans mon rapport de mi 2018), mais « Peut être étais-ce la faute de la saison creuse« , m’étais-je dit initialement. Suite au départ de la locataire, la nouvelle période de vacances locative a démarré mi-aout ce qui me donnait bon espoir d’une relocation rapide avec tous les étudiants à la recherche de biens pour la rentrée.
Août passe : rien. Septembre passe : rien. « Nous ne trouvons pas de locataires« , me dit l’agence. « Il faut baisser le prix« . Dans ce genre de moment un doute vous étreint : « Me serais-je par hasard trompé sur le potentiel locatif de mon bien?« . Je savais que ce n’était pas le cas.
Je me suis donc rendu sur le site de l’agence (un peu tard je le reconnais) :
- Les photos du bien étaient hideuses (mal cadrées, non professionnelles)
- Le numéro de téléphone de contact de l’agence était injoignable 80% du temps
- Leurs statistiques indiquaient moins de 30 demandes sur le bien en 2 mois
J’ai donc foncé à l’appartement prendre de nouvelles photos (avec mon téléphone datant d’il y a 5 ans #professionalisme), et j’ai publié moi même une annonce leboncoin (chose que j’aurai du faire bien avant). Résultat : 91 réponses en moins de 72 heures. J’ai reloué l’appartement en 3 jours (a un locataire en CDI avec un très bon profil, et 20 euros plus cher que le prix de l’agence).
Moralité : Ne préjugez jamais qu’un soit disant « expert » du secteur connait mieux son marché que vous (et ne faites pas confiance aux intermédiaires comme je l’ai naïvement fait ici…). Cette expérience malheureuse m’a fait perdre environ 4 mois de loyer (2 x 2 mois) de manière totalement évitable. Tout cela parce que j’ai trop fait confiance à un intermédiaire et que je n’ai pas été assez réactif.
Heureusement, comme nous allons le voir dans le point suivant il n’y a pas eu que du négatif cette année.
Mon investissement le plus rentable de 2018 (#rénovation) :
Arrivé en septembre de cette année, je me suis retrouvé face à un choix : le locataire de l’appartement numéro 2 a donné congé de manière imprévue, et m’a annoncé dans le même temps qu’une partie des rangements s’étaient effondrés dans la cuisine (ce n’était pas de son fait).
Je disposais donc ici d’un bien vide (et passablement dégradé) et 2 options s’offraient à moi :
- Simplement refixer les meubles de cuisine (et relouer au plus vite pour limiter les pertes de cash)
- Retaper l’ensemble de l’appartement (qui en avait besoin), ce qui allait me coûter bien plus cher
Problème : mes réserves n’étaient alors pas à leur plus haut. Je savais que la bonne option était évidement de le rénover, mais mes niveaux de cash rendaient l’opération délicate. De cette situation problématique est née la rénovation la plus rentable que j’ai faite jusqu’à présent.
Sachant que j’avais relativement peu d’argent disponible, j’ai discuté avec les ouvriers pour aller uniquement au plus efficace :
- repeindre tout l’appartement
- reprendre les cadres de fenêtre vétustes (mais sans les changer)
- changer l’ameublement (à prix mini mais avec goût)
- gratter et refaire à neuf les joints jaunis de la salle de bain (mais sans toucher le gros oeuvre)
- changer les robinets vétustes
- évacuer les éléments de « déco » douteux accumulés par les locataires, etc…
J’ai également fait une rapide étude de marché et estimé que depuis mon achat, la tension locative avait encore augmenté dans le secteur ce qui me permettrait probablement d’augmenter le loyer d’une cinquantaine d’euros par mois (le prix de mon bien était désormais significativement en dessous de celui du marché… en partie du fait de sa vétusté et de son ameublement).
S’en est donc suivi une rénovation « express » qui a couté 4000 euros et qui a permis d’augmenter le loyer de 50 euros/mois (l’appartement 2 est actuellement reloué depuis 2 mois sans encombre et au prix prévu initialement à un nouveau locataire : il a trouvé preneur très rapidement).
Rentabilité brute de l’opération : 50 euros en plus x 12 mois / 4000 euros investis = 15%.
Les 4000 euros ont donc été réinvestis dans l’appartement avec 15% de rentabilité, c’est ma rénovation la plus rentable jusqu’à présent (et un des investissements les plus rentables que j’ai fait durant mon année 2018).
Bilan final de la partie immobilière
En investissement boursier comme en investissement immobilier : il y aura toujours des périodes plus difficiles que d’autres. Cependant les contre temps de court terme ne doivent pas nous faire perdre de vue les bénéfices à long terme de l’opération.
Ici par exemple nous pouvons voir que malgré les imprévus et les difficultés de cette année 2018, la balance globale reste toujours nettement positive (même si ce n’est pas le cas du cashflow sur la période), dans le sens où je dois toujours 15 540 euros de moins à la banque qui sont venus grossir mon patrimoine, et qui ont été autofinancés à 90% par les loyers générés.
Ceci sans compter les plus values latentes sur les biens achetés (qui sont significatives sur les appartements 1 et 2 du fait d’une hausse rapide des prix dans leur quartier au cours de ces dernières années, facteur clé qui a permis la hausse de loyer de l’appartement numéro 2 sans pour autant dépasser la moyenne du secteur).
Conclusion
Dans mon bilan de l’an dernier, j’avais évoqué le fait que 2017 avait été une année « faste » (avec la bourse, l’immobilier et les cryptodevises toutes en hausse) et qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que les choses soient toujours aussi faciles en investissement.
2018 est certainement venu confirmer cette conclusion avec des marchés boursiers en baisse (à 2 chiffres pour certains), et des cryptodevises en chute libre (-70 à -80% pour la plupart des « majors », un évènement dont j’avais déjà évoqué la forte probabilité (tout en étant très critiqué) en 2017 sur le blog en expliquant que le secteur présentait toutes les caractéristiques d’une bulle spéculative).
Nous avons également pu constater cette année de l’importance de la diversification dans un contexte ou les meilleurs performers de l’an dernier (à savoir les actions et les crytodevises), sont devenu les pires performers de cette année, et où ce sont cette fois ci les placements alternatifs et immobiliers qui ont le plus brillé.
Quoi qu’il advienne dans le futur, l’avantage d’utiliser une stratégie de rendement (plutôt qu’une stratégie plus spéculative) est d’avoir la certitude que les placements réalisés paieront de plus de plus chaque année quoi qu’il advienne (mes portefeuilles comme mes appartements me paieront plus cette année que l’an dernier, et ce quelque soit la direction future des marchés).
L’avantage également de la situation de « correction générale » que nous avons connu l’an dernier, c’est que beaucoup des valorisations devenues excessives il y a quelques mois se sont significativement dégonflées depuis, ce qui pave la voie vers de nouvelles opportunités intéressantes pour 2019!
Serge says
Bonjour,
Merci pour cet article très instructif, comme toujours !
Je suis suis surpris qu’en tant qu’investisseur très éclairé et professionnel de surcroît, vous n’abordiez pas dans vos articles, sauf erreur de ma part, l’achat/vente de calls ou de puts pour augmenter votre performance ou protéger vos portefeuilles.
Qu’en est-il ?
Merci pour votre éclairage.
Cordialement.
Serge
Pierre says
Bonjour Serge,
J’avoue que par soucis de simplicité j’ai pour le moment laissé tout ce qui est dérivés de côté pour me concentrer surtout sur la sélection de mes titres et de mes placements.
Cela pourrait évoluer dans le futur bien entendu, mais pour le moment une stratégie « long only » relativement simple a l’avantage d’être moins complexe et moins chronophage a gérer de mon côté!
Bien cordialement
Fabrice says
Bonjour,
C’est noble de donner le détail de ces performances surtout qu’en l’année à été compliquée. Certains pros n’osent pas.
Si l’on prend en compte la fiscalité, n’est t’il pas mieux de faire le moins de performance possible, d’enregistrer perte sur perte (dans la limite d’un cash flow négatif supportable) pour échapper à l’impôt qui est très lourd en France, et plutôt investir l’équivalent en levier ou amortissement.
Pierre says
Bonjour Fabrice,
Oui je préfère être très transparent sur la manière dont les performances sont le plus souvent générées en investissement (a savoir qu’on suit plutôt une progression « en escalier » qu’en ligne droite, et que les gros gains se font dans la durée!)
Bonne question par rapport à l’optimisation fiscale sur les comptes titres classiques : personnellement je profite parfois des corrections de marché pour « tourner » une partie de mon portefeuille (vendre certains titres qui ont accusé de légères pertes par exemple pour racheter des sociétés de meilleure qualité devenues discountées).
Cela permet de créer du déficit sans pour autant trop sacrifier la performance puisque l’on coupe pour racheter plus de rendement (ou de la meilleure qualité). Tout dépend de vos objectifs et de votre tranche d’imposition mais je ne pense pas qu’il faille sacrifier la performance au profit de la fiscalité (sans quoi nous perdons en P&L ce que nous gagnons en dividendes et cela peut être problématique sur du long terme) ;
En espérant avoir pu vous éclairer; cdt
Francois says
Vous avez quand même une bonne performance au final, compte tenu de la morosité boursière de 2018. De mon côté, c’est moins reluisant, j’en suis à -5% au total pour mes activités boursières en 2018. Je me console en me disant que mon portefeuille canadien a baissé de moins de 1%, tandis que l’indice canadien du TSX a baissé de 12%. Par contre, mon portefeuille américain a « mangé une volée » comme on dit ici, -18% (en dollars US, le taux de change me sauve le cul). Cette perte est portée par principalement quatre titres que je possède depuis un bout de temps : General Electric (-60%), Ford (-30%), Altria (-28%) et Exxon (-21%). À rebours, j’aurais dû vendre ces titres à quelque part en 2018, c’est vraiment l’économie du 20e siècle à quelque part tout ça. Je les ai encore en portefeuille, toujours à 250% de profit sur Altria, les autres largement dans le rouge. Mes autres titres US ont largement fait du surplace ou un peu d’augmentation. Mon portefeuille européen (constitué de Unilever et HSBC) a fait du surplace à cause de la baisse de HSBC depuis l’achat. En fin d’année, avec la déroute générale et plus particulièrement celle des technos, j’ai fait un petit effort supplémentaire et j’ai acheté du Google.
L’année 2018 a été la pire depuis 2009 pour moi et la première année dans le rouge pour moi depuis ce temps. 2015 avait été difficile avec seulement +2% également, mais là, c’est pas évident. J’espère faire de meilleurs choix en 2019.
Pierre says
Bonjour François (et merci pour ce retour détaillé),
Effectivement cela n’a pas été une année facile pour beaucoup de vieilles valeurs considérés comme sûres dans le secteur (personnellement c’est InBev que j’ai fais l’erreur de ne pas avoir vendu plus tôt, ceci malgré une série de drapeaux rouges manifestes, mais comme je détenais la valeur depuis un moment en portefeuille, j’ai voulu (à tord) lui donner une chance).
Concernant votre portefeuille US vous gagneriez peut être à implémenter quelques règles simples de stop loss sur certaines positions (je pense notamment à GE) pour réduire la vol et limiter l’impact négatif de certaines positions? Personnellement si un titre commence à décrocher de plus de 20 à 30% (cela dépend de la vol moyenne du titre) depuis ses plus hauts, et que je constate la présence de drapeaux rouges au niveau des fondamentaux, il n’est pas rare que j’allège un peu la position (c’est une règle qui m’a bien aidé pas mal de fois) ;
Bien Cordialement
Francois says
Oui, merci pour le conseil. Je pense bien revoir ma façon de faire. Mais je me dis toujours que c’est sur le long terme, et que parfois, le titre remonte sur le long terme. J’ai déjà vu de mes titres perdre des 10-20% pour remonter plus tard (Royal Dutch Shell en est un bon exemple dans mon cas, ou une compagnie locale, Bombardier). Mais effectivement, avoir vendu ces titres cet été, ça aurait été un coup de genie à quelque part. Vous m’aviez parlé du paradoxe de Pareto, et ces 4 titres représentent 20% de mes titres, mais 80% de mes pertes. Mais oui, je devrai apprendre à être plus prompt pour vendre, probablement que le long marché haussier depuis 2009 s’achève et que ça sera moins un long fleuve tranquille où je pourrai compter sur des remontées…
Fabien RAYNAUD says
Merci pour ce partage. C’était très instructif.
Pierre says
Merci Fabien 😉
Philippe Marot says
Super partage et très instructif.
Je compte me lancé dans quelques mois mais pour le moment j’hésite dans le choix des actifs que je voudrais détenir.
En lisant vos articles depuis quelques mois je crois que je vais me spécialisé dans les ETF qui reversent des dividendes et les SCPI vu le taux des emprunt en ce moment.
Merci encore pour toute cette inspiration.
Pierre says
De rien Philippe, le tout est de trouver l’approche qui vous convient le mieux personnellement, et celle a laquelle vous pourrez coller le plus longtemps possible 😉 : Cdt
Nicolas says
Chouette retour Pierre, j’adore. C’est très détaillé, très transparent et ça donne enviecdecse lancer (et de se diversifier). A bientôt. Nicolas.
Pierre says
Salut Nico,
Merci pour le retour positif! (et quand tu veux si jamais tu as envie de te lancer un jour aussi 😉 ) ;
Cdt
Marc Amorel says
Franchement super ! J’adore la transparence et l’honnêteté, merci pour ce partage…D’habitude quand je consulte des blogs Bourse et finance, tout le monde fait miraculeusement des 100% de perf… 😉
Très instructif et très bonne gestion du risque !
Pierre says
Merci pour le retour positif Marc 😉