Comme je l’avais fait l’an dernier, dans cet article je vais vous présenter un peu plus en détails les résultats que j’ai obtenu sur mes différents investissements en 2021.
J’espère que ces compte rendus annuels (et semi annuels) pourront vous aider à avoir une vision plus réaliste de comment se passe le processus d’investissement « en temps réel », et du type de progression que vous pouvez espérer d’une année sur l’autre (j’essaie d’y être le plus transparent possible sur ce qui a marché, mais aussi sur ce qui a moins marché à chaque fois).
Un retour donc ici sur :
- Les résultats de mon portefeuille boursier européen
- Les résultats de mon portefeuille boursier américain
- Les résultats de mes investissements immobiliers
Table of Contents
Introduction : stratégie utilisée
La stratégie que j’utilise en bourse est une stratégie de rendement/dividendes. Le but est de créer un portefeuille boursier qui paie de plus en plus de dividendes chaque année afin d’utiliser ces dividendes comme complément de revenus et/ou (à terme) en remplacement d’un salaire.
L’avantage d’une stratégie basée sur les dividendes, c’est que ceux-ci sont beaucoup plus stables et prévisibles que les cours des titres (qui comme nous allons le voir dans la suite sont susceptibles de fluctuer beaucoup d’une année sur l’autre).
Cela permet (si l’on investit sur les bons titres) de générer des revenus croissants et sûrs dans le temps (et ce indifféremment de l’évolution des cours boursiers), car les dividendes ont par nature tendance à être plus stables que les prix :
L’objectif secondaire du portefeuille est de dégager des rendements ajustés du risque supérieurs à un indice boursier dans le temps par une judicieuse sélection d’actions (cependant, ce n’est pas ici une obligation pour atteindre nos objectifs de cashflow à long terme).
Voyons comment cela s’est passé en 2021.
Résultats du portefeuille européen en 2021
Voici les résultats du portefeuille européen en 2021 :
Le portefeuille a gagné +21% sur l’année (contre +26% pour le CAC), la majorité de la sous performance étant liée à Rubis (que j’avais traité dans un autre article), l’année se conclut donc à +21% malgré cela.
Dans un contexte de marché très fort, les actions défensives ont en général tendance à sous performer, et c’est plutôt durant les baisses que vous dégagerez l’essentiel de la surperformance (pour un exemple plus concret, voir mon compte rendu de 2018).
Le portefeuille n’était également pas du tout exposé à certaines des valeurs du CAC 40 qui ont le mieux performé en 2021 (le meilleur performer du CAC en 2021 est Société Générale avec +80%, sachant que le portefeuille présenté ici ne contient aucune bancaire).
C’est ici un choix personnel qui peut coûter de la performance dans les périodes fastes, mais qui a historiquement généré de la surperformance sur le long terme, ces valeurs étant très procycliques (et coupant généralement leurs dividendes aux premiers signes de ralentissement économique).
Voyez plutôt, sur une plus longue échéance :
(P.S. : Comme toujours, le contenu exact du portefeuille a été mis à jour au 31/12 dans l’espace de formation du site, et vous y trouverez également le détail de la méthodologie utilisée, des commentaires, des fichiers excels, si vous souhaitez approfondir tout cela plus en détails).
Performance du portefeuille américain en 2021
Les reportings de mon portefeuille américain sont un peu plus complexes que ceux de mon portefeuille européen car ils englobent en fait deux stratégies :
- Une stratégie orientée “croissance” : le but est ici d’investir dans des actions qui augmentent leurs dividendes (et leurs revenus) plus rapidement que la moyenne (et de manière soutenable)
- Une stratégie orientée “rendement” : le but est ici d’investir dans des sociétés qui paient des rendements nettement plus élevés que la moyenne dès le jour 1 (et de les réinvestir)
Performances du portefeuille d’actions US
Le portefeuille d’actions américaines a obtenu de très bonnes performances également en 2021 avec une hausse de +28% sur l’année :
Les performances ont été ici en ligne avec celles de l’indice S&P 500 (en rouge sur le graphique), les deux portefeuilles ayant connu une très bonne année. La différence ici se situe principalement au niveau des dividendes versés.
Dividendes du portefeuille américain comparés à l’indice en 2021
Au niveau dividendes, si vous aviez créé ce portefeuille en début d’année, vous auriez obtenu des dividendes de 3.5% plus de deux fois supérieurs aux maigres 1.5% de l’indice S&P 500.
(Dont les rendements sont de plus en plus dramatiquement bas au fur et à mesure que les marchés continuent leur ascension).
Les rendements sur tous les placements étant toujours de plus en plus bas, il me semble essentiel pour les investisseurs désireux d’appliquer une stratégie de rendement de s’orienter plutôt vers l’option du stock picking, qui comme vous pouvez le voir ici, permet de dégager des dividendes nettement plus intéressants que les pâles 1.5% de l’indice (en faisant bien les choses).
D’autant plus que cette différenciation (si bien appliquée) fait « boule de neige » année après année, comme nous allons le voir dans le point suivant.
Prendre du recul : la performance du portefeuille depuis 2014
Voici la performance du même portefeuille boursier US depuis 2014 (en rouge):
Comme vous pouvez le voir, sur le long terme la sélection d’actions du portefeuille US a globalement surperformé.
Cependant ce n’est pas là le seul atout du portefeuille (ni son seul objectif).
Le véritable atout d’un portefeuille d’actions à dividendes croissants
Voici la croissance des paiements agrégés du portefeuille US comparée à celle de l’indice boursier S&P 500 sur la même période :
Depuis 2014, le rendement sur coût du portefeuille a donc dépassé les 10% comparé à 3.3% pour l’indice S&P 500 : c’est là le véritable pouvoir (et l’objectif) de l’investissement en actions à dividendes croissants : générer des revenus passifs qui font boule de neige.
Si vos objectifs premiers sont la passivité et la simplicité, acheter un tracker sur un indice boursier (comme le S&P 500) peut donc avoir du sens, mais si votre but est de créer un revenu complémentaire (non spéculatif) ou de remplacer votre salaire avec la bourse : une stratégie orientée dividendes vous permettra d’y parvenir plus rapidement (et efficacement).
Nous pouvons noter ici que le cashflow du portefeuille a continué de grossir malgré la crise que nous avons traversé l’an dernier, un argument supplémentaire en faveur de la robustesse de l’approche utilisée.
Performance du portefeuille Alternatif / haut rendement à mi 2021
Le portefeuille à haut rendement est une stratégie que j’ai mise en place un peu plus récemment que les autres afin de booster mes rendements (dans un monde où les placements ont tendance à payer de moins en moins).
J’ai jugé bon de séparer ses performances de celles de mon portefeuille d’actions américaines car les instruments détenus ici ne sont pas des actions, mais des alternatifs à haut rendement (cela inclut entre autres des secteurs comme le Private Equity qui obéissent à des logiques différentes de celles des actions ordinaires).
Les dividendes des instruments qui composent ce portefeuille sont compris entre 6 et 12%.
Résultats du portefeuille à haut rendement en 2021
Voici les résultats du portefeuille à haut rendement en 2021 :
Comme vous pouvez le voir ici, le portefeuille à haut rendement (en bleu) a vu son avance du début d’année rattrapée par l’indice S&P 500 (en rouge) sur les derniers mois de l’année.
Il est généralement difficile de surperformer durant ce genre d’année à près de +30% sur les indices, et les approches orientées rendement brillent en général plutôt dans les marchés plus latéraux (où les retours sont drivés en majorité par les hauts dividendes, et non par les prix).
Cependant les mouvements de prix ne sont pas l’aspect le plus intéressant de la stratégie.
Dividendes du portefeuille “Haut Rendement” en 2021 :
Passons maintenant à ce qui nous intéresse le plus en temps qu’investisseur de rendement : les dividendes du portefeuille.
Voici le niveau de dividendes du portefeuille à haut rendement en 2021 (comparés à ceux de l’indice S&P 500, en rouge) :
Comme vous pouvez le voir ici, les dividendes du S&P étant historiquement bas : l’écart est excessivement important cette année (s’ajoute à cela que le secteur du high yield avait bien corrigé suite à la crise du covid).
Historiquement, lorsque l’écart entre le haut rendement et les taux « sans risque » (ou les actifs à plus faible risque) est à son plus haut, cela est généralement synonyme d’opportunité, car cela signifie que le marché vous rémunère très bien pour détenir ce type d’actif (plutôt que les autres).
Cela peut aussi être synonyme de risques accrus, aussi il est important de surveiller la stabilité de son cashflow (chose que nous allons faire dans le point suivant).
Une perspective historique sur le portefeuille à haut rendement
Malgré le contexte difficile (et le rendement), les dividendes du portefeuille ont continué de croitre en 2021 :
Comme vous pouvez le voir, la crise de 2020 n’a pas empêché les actifs du portefeuille de payer des dividendes toujours plus élevés.
La stratégie avait survécu à 2008, et elle a survécu à 2020, je suis donc assez content du résultat, car comme je l’évoque souvent, ce n’est pas un secteur facile à naviguer (la plupart des valeurs qui paient de gros dividendes sont des “yield trap”), et dans un monde de rendements toujours plus faibles : il n’est pas facile d’avoir ce niveau de rendement de manière soutenable.
(A cette occasion, et si vous souhaitez avoir plus d’informations sur ce type de stratégie, je rouvre les portes de la session de début d’année de la formation « bourse à haut rendement« , qui vous en dira plus sur ces actifs particuliers, et dont vous pourrez retrouver les détails en cliquant ici).
Résultats de mes investissements immobiliers en 2021
L’année 2021 a également été très profitable sur la partie immobilier physique puisque le taux d’occupation a été de 100% (il faut dire aussi que comme nous étions semi-confinés pendant une partie de l’année, la période était peu propice aux grands déménagements).
Il y a eu quelques frais imprévus cependant, comme vous le verrez dans la suite.
(P.S. : A noter que par rapport à certains de mes bilans vous ne trouverez plus l’appartement 1 dans ce compte rendu, tout simplement parce que j’ai emménagé dedans! C’est aussi l’avantage de l’immobilier physique : si besoin vous pouvez toujours y habiter, ou y loger un proche).
Bilan des investissements immobiliers en 2021 (cashflow) :
Loyers perçus en 2021 :
- Appartement 2 : 7020 euros
- Appartement 3 : 6360 euros
Crédits remboursés :
- Appartement 2 : 3420 euros
- Appartement 3 : 4116 euros
Charges courantes sur la période :
- Appartement 2 : 351 euros
- Appartement 3 : 290 euros
Taxes foncières 2021 :
- Appartement 2 : 283 euros
- Appartement 3 : 367 euros
Dépenses imprévues (non récurrentes) 2021 :
- 215 euros : remplacement table et chaises vétustes dans l’appartement 3
- 225 euros : intervention de plomberie (et remplacement évier) dans l’appartement 3
Total = 13 380 recettes – 7536 crédits – 641 de charges – 650 euros de TF – 440 euros d’imprévus = 4113 euros de cashflow positif (soit +343 euros/mois).
Notes et remarques
L’an dernier, c’est le remplacement du chauffe eau de l’appartement 2 qui avait généré la majorité des frais imprévus, cette année, il s’agit plutôt de frais de maintenance sur l’appartement 3.
Les imprévus sont restés modestes cette année, mais j’espère que ces bilans vous aideront à visualiser la fréquence à laquelle vous pouvez avoir des frais en plus (et les montants respectifs à engager) si vous souhaitez investir dans la pierre. Gardez en tête que le montant des imprévus est généralement proportionnel à la taille (et aux risques) de votre projet.
Également, il est important de garder en tête qu’il faut absolument éviter d’investir dans des appartements, maisons, ou copropriétés qui ont tendance à tomber en morceau (ou à avoir des problèmes) aussi vite que vous pouvez les maintenir, sous peine de vous retrouver rapidement avec l’essentiel de vos revenus locatifs « dévorés » par les dépenses.
Cependant, si vous ajoutez ici le cashflow annuel + le montant des crédits remboursés à la banque + l’appréciation éventuelle de vos biens sur l’année : vous obtenez une création de valeur patrimoniale > 10 000 euros chaque année avec des efforts minimes, une fois les appartements sur les rails.
Attention cependant à bien gérer vos risques, votre effet levier, votre niveau d’endettement, s’assurer que vous investissez dans un secteur dynamique qui vous assure un taux d’occupation élevée, et une appréciation des prix (et des loyers) dans la durée, afin d’éviter de vous retrouver en « cash squeeze » ou d’avoir de mauvaises surprises à la revente.
Conclusion
2021 a été une nouvelle année excellente pour les actions, avec des performances de quasiment 30% sur le S&P 500 comme sur le CAC 40 (qui a obtenu les meilleures performances de tous les indices européens en 2021).
Les marchés évoluent désormais sur des niveaux beaucoup plus élevés qu’il y a quelques années, ce qui implique d’être de plus en plus sélectif (et qui induit des rendements de plus en plus faibles pour les investisseurs orientés dividendes, au fur et à mesure que les prix grimpent).
Si le manque de rendement et le besoin de diversification sont des problématiques que vous rencontrez : je rouvre jusqu’à fin janvier les portes de « bourse à haut rendement« , qui vous présentera plusieurs options de placements alternatifs viables, comment les organiser pour former un portefeuille cohérent, et comment analyser ces instruments particuliers.
Plusieurs investisseurs m’ont fait des retours par mail expliquant qu’ils trouvaient de plus en plus difficilement de bonnes opportunités par rapport à il y a quelques années (en particulier sur les « larges caps »). Plus un marché haussier devient mature : plus il est difficile de trouver de bonnes opportunités sur les grosses capitalisations (notez ici : difficile, mais pas impossible).
Cependant, les alternatifs et les small et mid caps peuvent devenir un meilleur terrain de jeu lorsque toutes les larges caps semblent correctement pricées. (J’ai ajouté des exemples concrets dans les espaces de formation du site, et je vous dis à très bientôt pour plus d’articles à ce sujet!)
Bebebe says
Merci pour ce retour toujours intéressant.
Par contre, il faudrait présenter les graphes avec les indices dividendes réinvestis pour être exact en terme de comparaison non ?
Pierre says
Bonjour,
Les données utilisées ici (actions comme indices) sont les données ajustées de Yahoo Finance (qui sont supposées prendre en compte les distributions dans les deux cas). Après j’avoue que je n’ai pas revérifié si leur calcul d’ajustement sur l’indice était 100% correct, mais dans tous les cas, on devrait être assez proche ; Cdt