Comme je l’avais fait l’an dernier, dans cet article je vais vous présenter un peu plus en détails les résultats que j’ai obtenu sur mes différents investissements en 2020!
J’espère que ces compte rendus annuels (et semi annuels) pourront vous aider à avoir une vision plus réaliste de comment se passe le processus d’investissement « en temps réel », et du type de progression que vous pouvez espérer d’une année sur l’autre (j’essaie d’y être le plus transparent possible sur ce qui a marché, mais aussi sur ce qui a moins marché à chaque fois).
Un retour donc ici sur :
- Les résultats de mon portefeuille boursier européen
- Les résultats de mon portefeuille boursier américain
- Les résultats de mes investissements immobiliers
Table des matières
Introduction : les stratégies d’investissement utilisées
Pour débuter cet article, je vais commencer par un bref récapitulatif des stratégies d’investissement que j’utilise.
Ma stratégie boursière
La stratégie que j’utilise en bourse est une stratégie de rendement/dividendes. Le but est de créer un portefeuille boursier qui paie de plus en plus de dividendes chaque année afin d’utiliser ces dividendes comme complément de revenus et/ou (à terme) en remplacement d’un salaire.
L’avantage d’une stratégie basée sur les dividendes, c’est que ceux-ci sont beaucoup plus stables et prévisibles que les cours des titres (qui comme nous allons le voir dans la suite sont susceptibles de fluctuer beaucoup d’une année sur l’autre).
Cela permet (si l’on investit sur les bons titres) de générer des revenus croissants et sûrs dans le temps (et ce indifféremment de l’évolution des cours boursiers), car les dividendes ont par nature tendance à être plus stables que les prix :
Ma stratégie immobilière
Ma stratégie immobilière est en quelque sorte le miroir de ma stratégie boursière. Acheter des propriétés en dessous du prix du marché, situées dans des secteurs en demande, ce qui permettra de bénéficier d’une pression haussière sur les prix et sur les loyers dans la durée.
J’ai déjà présenté sur le site dans le passé l’impact crucial qu’aura l’emplacement sur les rendements totaux générés par un placement immobilier physique sur le long terme (et j’ai également expliqué plus en détails pourquoi l’idée que « l’immobilier ne fait que monter » est un mythe derrière lequel se cache en fait d’énormes disparités).
La conclusion logique de tout cela est qu’il est nécessaire de porter une attention particulière au secteur dans lequel vous aller investir si vous souhaitez maximiser les rendements et minimiser les problèmes dans la durée (entre autres la vacance locative et les mauvais payeurs).
Tous mes appartements sont donc situés dans des zones à relativement forte demande, et à faible vacance locative.
Résultats de mes investissements boursiers en 2020
Pour plus de clarté, cette section sera divisée en 3 parties :
- Les résultats de mon portefeuille d’actions européen
- Les résultats de mon portefeuille d’actions américain
- Les résultats de mon portefeuille d’alternatifs
Performance du portefeuille européen en 2020
Comme nous le savons tous : le début de l’année 2020 a été très difficile au niveau économique du fait de la crise du coronavirus (et des mesures de confinement mises en œuvre).
Au plus fort de la crise au mois de mars, la plupart des indices boursiers avaient perdu environ 30% de leur valeur.
Voyons où nous en sommes aujourd’hui à fin 2020 (sur le portefeuille et sur les indices) :
Comme vous pouvez le voir ici, le portefeuille Européen a chuté de -2% (contre -8% pour l’indice CAC 40 sur la même période) en 2020. Un repli plutôt modeste compte tenu de ce qui se passe actuellement dans l’économie réelle.
L’écart de performance avec le CAC est dû principalement à deux facteurs : une sélection de sociétés défensives, et un repositionnement de certaines valeurs du portefeuille suite aux multiples coupes de dividendes annoncées en 2020 sur les sociétés françaises.
A propos de dividendes, voyons un peu ce qui s’est passé sur le portefeuille (et sur l’indice CAC 40).
Dividendes du portefeuille européen en 2020 :
Vous n’êtes peut être pas sans le savoir, mais la majorité des entreprises françaises ont coupé leurs dividendes cette année du fait des difficultés économiques, mais aussi et surtout des pressions gouvernementales (et d’un “appel général à la solidarité des entreprises françaises“).
Voyez plutôt le bilan sur les entreprises qui composent l’indice CAC 40 :
Environ 80% des entreprises du CAC 40 ont réduit ou supprimé leurs dividendes en 2020 (principalement du fait des pressions de l’état français), ce qui est un coup dur au niveau revenus pour les investisseurs qui plaçaient en fonds indiciels ou en trackers sur le CAC.
En revanche (malgré cela), le portefeuille européen a réussi à préserver 80% de ses dividendes en 2020 (et les chiffres sont biens meilleurs aux US comme vous le verrez dans le point suivant, pays dans lequel le gouvernement n’a pas fait pression pour couper les paiements).
La sélection de titres du portefeuille a donc permis de limiter très fortement les dégâts par rapport à l’indice dans ce contexte 2020 difficile.
(P.S : Vous pourrez d’ailleurs retrouver le contenu exact du portefeuille européen ainsi qu’un commentaire mis à jour à fin 2020 dans l’espace de formation du site).
Performance du portefeuille américain en 2020
Les reportings de mon portefeuille américain sont un peu plus complexes que ceux de mon portefeuille européen car ils englobent en fait deux stratégies :
- Une stratégie orientée « croissance » : le but est ici d’investir dans des actions qui augmentent leurs dividendes (et leurs revenus) plus rapidement que la moyenne (et de manière soutenable)
- Une stratégie orientée « rendement » : le but est ici d’investir dans des sociétés qui paient des rendements nettement plus élevés que la moyenne dès le jour 1 (et de les réinvestir)
Performances du portefeuille d’actions US
Le portefeuille d’actions américaines a obtenu de très bonnes performances en 2020 avec une hausse de +16.5% sur l’année :
La performance des bourses américaines reste assez incroyable compte tenu du contexte dans lequel nous évoluons, et cette année 2020 est certainement un bon rappel qu’essayer de timer le marché est le plus souvent une grosse perte de temps (et d’argent).
Comme vous pouvez le voir ici le portefeuille US a en revanche légèrement sous performé l’indice boursier S&P 500 sur la période (qui a lui même délivré des retours élevés de +18.3%).
Cela peut s’expliquer par un choix de valeurs assez défensives, et par le fait que cette année 2020 ait été largement drivée par les « tech stocks » (qui ne sont pas exactement des valeurs de rendement, et qui sont donc relativement sous représentées dans le portefeuille par rapport à l’indice).
Cela s’explique aussi par le fait que le portefeuille a tendance à être positionné sur des valeurs plutôt moins volatiles et plus orientées dividendes que l’indice S&P 500 (comme nous allons le voir dans le point suivant).
Dividendes du portefeuille américain comparés à l’indice en 2020
Au niveau dividendes, si vous aviez créé ce portefeuille en début d’année, vous auriez obtenu des dividendes annualisés de 3.4% deux fois supérieurs aux (plutôt maigres) 1.7% actuels de l’indice S&P 500 (conformément aux projections réalisées dans mon article de mi 2020).
Comme je l’avais expliqué dans mon article « ces actions qui battent le marché » : peu importe la stratégie que vous utilisez, vous aurez toujours des périodes de sur et de sous performance, et lors de ces périodes il peut être important de prendre un peu de recul sur les méthodes utilisées.
Prendre du recul : la performance du portefeuille depuis 2014
Voici par exemple la performance du même portefeuille boursier US depuis 2014 (en rouge):
Comme vous pouvez le voir, sur le long terme la sélection d’actions du portefeuille US a largement surperformé, ce qui permet d’opérer une certaine mise en perspective par rapport à la légère sous performance de ces derniers mois.
Cependant ce n’est pas là le seul atout du portefeuille (ni son seul objectif).
Le véritable atout d’un portefeuille d’actions à dividendes croissants
Voici la croissance des paiements agrégés du portefeuille US comparée à celle de l’indice boursier S&P 500 sur la même période :
Depuis 2014, le rendement sur coût du portefeuille est donc de 9% comparé aux maigres 3.5% de l’indice S&P 500 : c’est là le véritable pouvoir (et l’objectif) de l’investissement en actions à dividendes croissants : générer des revenus passifs qui font boule de neige.
Si vos objectifs premiers sont la passivité et la simplicité, acheter un tracker sur un indice boursier (comme le S&P 500) peut donc avoir du sens, mais si votre but est de créer un revenu complémentaire (non spéculatif) ou de remplacer votre salaire avec la bourse : une stratégie orientée dividendes permettra de faire boule de neige plus rapidement (et plus efficacement).
Nous pouvons noter ici que le cashflow du portefeuille a continué de grossir en 2020 (malgré la crise) : c’est un argument supplémentaire en faveur de la robustesse de l’approche utilisée.
Performance du portefeuille Alternatif / haut rendement à mi 2020
Le portefeuille à haut rendement est une stratégie que j’ai mise en place un peu plus récemment que les autres afin de booster mes rendements (dans un monde où les placements ont tendance à payer de moins en moins).
J’ai jugé bon de séparer ses performances de celles de mon portefeuille d’actions américaines car les instruments détenus ici ne sont pas des actions, mais des alternatifs à haut rendement (cela inclut entre autres des secteurs comme le Private Equity qui obéissent à des logiques différentes de celles des actions ordinaires).
Les dividendes des instruments qui composent ce portefeuille sont compris entre 6 et 12%.
Résultats du portefeuille à haut rendement en 2020
Comme évoqué dans le point précédent, le portefeuille à haut rendement est positionné sur des instruments plus volatils, et sur certains secteurs plus vulnérables aux chocs économiques (c’est le cas par exemple du Private Equity, qui investi principalement sur de petites entreprises à plus forte croissance, mais aux reins moins solides que les grosses durant les périodes difficiles).
Voici comment le portefeuille s’est comporté durant cette année agitée :
Le portefeuille à haut rendement a donc clôturé l’année à +10% (ce qui est moins que l’indice S&P 500, mais constitue un gros rattrapage par rapport à la chute à deux chiffres qu’il avait connu à mi 2020).
Le portefeuille a été largement porté par la performance exceptionnelle de sa partie sur les énergies renouvelables qui ont compensé les moins bonnes performances des secteurs plus exposés à la crise (renouvelables qui comme l’an dernier, ont généré des rendements très élevés).
Dividendes du portefeuille « Haut Rendement » en 2020 :
Passons maintenant à ce qui nous intéresse le plus en temps qu’investisseur de rendement : les dividendes du portefeuille en 2020.
Comme nous l’avons vu dans les points précédents, le plus gros risque durant les périodes telles que celle que nous traversons actuellement pour ce type de stratégie : ce sont les coupes de dividendes.
Voici le niveau de dividendes du portefeuille à haut rendement en 2020 :
Comme vous pouvez le voir ici : les dividendes du portefeuille à haut rendement sont restés solides sur le début 2020 malgré la crise, ce qui est positif pour la stratégie.
Une perspective historique sur le portefeuille à haut rendement
Le danger principal des stratégies à haut rendement, c’est d’investir dans des actifs peu solides qui vont couper leurs paiements à la première difficulté venue (ce que l’on appelle des « yield trap« ). C’est pour cela que je prend toujours du recul sur le niveau des paiements dégagés dans le temps.
Malgré le contexte difficile, les dividendes du portefeuille ont continué de croitre par rapport à l’an dernier :
Si plusieurs des secteurs qui composent le portefeuille ont pu connaitre des chutes de prix importantes en mars (-30% pour certains) : les dividendes ont quant à eux continué de progresser, une situation qui n’est pas tout à fait sans rappeler ce qui s’était passé durant la crise de 2008 sur ces instruments.
Le secteur du « High Yield » est surement celui que je surveillerai de plus près en ce début d’année, car c’est un des rares dans lesquels il existe encore des valeurs avec une décote (des secteurs tels que l’Immobilier commercial ou le Private Equity n’ayant pas les faveurs des managers actuellement).
Résultats de mes investissements immobiliers en 2020
L’année 2020 a également été très profitable sur la partie immobilier physique puisque le taux d’occupation a été de 100% (il faut dire aussi que comme nous étions tous confinés pendant l’essentiel de cette année, la période était peu propice aux grands déménagements).
Il y a eu quelques frais imprévus cependant, comme vous le verrez dans la suite.
(P.S. : A noter que par rapport à certains de mes précédents bilans vous ne trouverez plus l’appartement 1 dans ce compte rendu, tout simplement parce que j’ai emménagé dedans! C’est aussi l’avantage de l’immobilier physique : si besoin vous pouvez toujours y habiter, ou y loger un proche).
Bilan des investissements immobiliers en 2020 (cashflow) :
Loyers perçus en 2020 :
- Appartement 2 : 7020 euros
- Appartement 3 : 6360 euros
Crédits remboursés :
- Appartement 2 : 3420 euros
- Appartement 3 : 4116 euros
Charges courantes sur la période :
- Appartement 2 : 443 euros
- Appartement 3 : 246 euros
Taxes foncières 2020 :
- Appartement 2 : 348 euros
- Appartement 3 : 367 euros
Dépenses imprévues (non récurrentes) :
- 704 euros : un chauffe-eau qui a du être remplacé sur l’appartement 2
Total = 13 380 recettes – 7536 crédits – 689 de charges – 715 euros de TF – 704 euros d’imprévus = 3736 euros de cashflow positif (soit +311 euros/mois).
C’est un peu moins élevé que l’an dernier du fait de quelques charges imprévues (comme vous pouvez le voir ici, en immobilier, les dépenses imprévues peuvent vite impacter votre cashflow final, aussi soyez sûr de voir large lorsque vous montez vos projets).
Si vous ajoutez ici le cashflow annuel + le montant des crédits remboursés à la banque + l’appréciation éventuelle de vos biens sur l’année : vous obtenez une création de valeur patrimoniale > 10 000 euros chaque année avec des efforts minimes, une fois les appartements sur les rails.
Attention cependant à bien gérer vos risques, votre effet levier, votre niveau d’endettement, s’assurer que vous investissez dans un secteur dynamique qui vous assure un taux d’occupation élevée, et une appréciation des prix (et des loyers) dans la durée, afin d’éviter de vous retrouver en « cash squeeze » ou d’avoir de mauvaises surprises à la revente.
Conclusion
Contrairement à absolument toute les attentes : 2020 a été une année boursière plutôt bonne. C’est un constat qui nous pousse une nouvelle fois à être humble quant à nos capacités à anticiper la direction des marchés à court et à moyen terme.
Sur du long terme en revanche : vos résultats seront 100% corrélés à ceux des sociétés que vous aurez choisi d’intégrer à votre portefeuille boursier (d’où l’importance d’être sélectif, et de bien savoir ce que vous faites avant de vous lancer).
Derrière les performances apparemment bonnes de 2020 se cachent en fait d’énormes disparités (avec des secteurs massacrés, et d’autres engagés dans des bulles massives). 2021 promet donc d’être une nouvelle année boursière intéressante, mais pas nécessairement facile à naviguer pour les nouveaux investisseurs.
Si vous voulez y voir un peu plus clair sur les différents critères qui permettent de séparer les bons placements des mauvais dans cet environnement difficile : n’hésitez pas à jeter un œil aux formations avancées du site (qui sont spécialement dédiées au sujet).
Et sur cette conclusion, j’espère que vous aurez trouvé ce bref compte rendu intéressant, et je vous dis à très bientôt pour un prochain article!
Michel de Trading Attitude says
Bonjour, j’organise en carnaval d’articles en janvier sur le thème vos finances en 2021. Souhaites-tu y participer ? Cet article pourrait faire l’affaire.Voici les détails : https://www.trading-attitude.com/meilleurs-conseils-pour-vos-finances
Cordialement,
Michel
Céline says
Eh beh… en lisant ça (et en zoomant pour regarder les chiffres…), je me dis que j’ai choisi à la fois le pire et le meilleur moment pour me lancer dans cette aventure. Ceci étant dit, je suis loin de pouvoir prétendre à de tels taux de rendement et de tels montants, même si j’aimerais bien. J’espère en tout cas avoir, d’ici un an, économisé assez pour me payer la formation sur le portefeuille permanent et comment choisir ses actifs !
Pierre says
Bonjour Céline,
Les montants générés sont aussi bien entendu conditionnés par les conditions de marchés donc en général, il y a de bonnes années… et de moins bonnes!
Mais avec de bonnes stratégies, et une vision de long terme, on s’en sort généralement assez bien ;
A très bientôt sur le site 😉 ;
Pierre
Bebe says
Bonjour,
Article intéressant, mais les comparaisons à des indices purs n’ont pour moi aucun intérêt, surtout si vous vous basez sur une stratégie dividende.
Il faut comparer aux indices dividendes réinvestis, comme le CAC40GR ou le S&P500 dividendes réinvestis.
Pierre says
Bonjour,
Pour tout ce qui est US (la grande majorité de l’article donc) : les dividendes sont inclus (il y a même les graphiques en dessous comparant les dividendes de l’indice aux dividendes du PF dans le temps).
Pour le CAC 40, il s’agit d’un indice qui n’inclut pas les dividendes, et malheureusement l’historique de données gratuites sur le CACGR est limité sur Yahoo finance, donc je suis contraint d’utiliser un CAC « classique ».
Cependant, pour des tests réalisés sur une période d’un an (ou moins), l’impact des dividendes est minime (surtout dans un contexte où la majorité des titres ont coupé ou réduit sur l’indice), donc je n’irais pas jusqu’à dire que la comparaison n’a « aucun intérêt » 😉
(P.S : vous pouvez ajouter manuellement les dividendes 2020 versés sur le CAC aux chiffres ci-dessus si vous souhaitez plus de précision, mais la différence est minime) ;
Bien Cordialement
fred says
Et les impots de vos revenus fonciers, vous ne les comptez pas ?
Pierre says
Bonjour Fred,
Je suis au régime LMNP + déficits fonciers, ce qui fait qu’il est possible de ne pas en payer pendant de nombreuses années avec le bon projet (d’où le fait qu’il n’y en ait pas hors T.F) 😉