Si vous êtes un fervent lecteur de ce site, vous savez déjà que créer des revenus passifs est un facteur essentiel pour pouvoir créer de la richesse sur le long terme (tout en évitant le « burn out »). La question ensuite est donc, quelle est la meilleure source de revenus passifs?
Et si vous êtes déjà familier avec le concept, vous connaissez peut être déjà les 3 sources de revenus passifs les plus populaires aujourd’hui : les dividendes, les loyers, et les revenus issus d’un business (le plus souvent en ligne pour des raisons de faiblesse des coûts, de facilité de mise en œuvre et d’automatisation).
Utilisant moi même chacun de ces 3 leviers, on me demande parfois lequel est la meilleure source de revenus passifs dans l’absolu (question à laquelle il est difficile de répondre, car elle implique une part de subjectivité), et lequel je préfère ou recommande de mettre en place en priorité personnellement (point sur lequel il m’est plus facile de trancher).
Ma réponse en une image :
A travers cet article, je vous propose donc de présenter les 5 atouts majeurs des dividendes, qui font qu’à mon sens, il s’agit de la meilleure source de revenus passifs. Voyons pourquoi dans la suite.
Table des matières
1/ Les dividendes sont les seuls « vrais » revenus passifs
Lorsqu’on se demande quelle est la meilleure sources de revenus passifs, il faut d’abord se demander sur quel critère principal nous allons nous baser. La rentabilité maximale ou la passivité maximale?
Je l’ai déjà dit auparavant mais gérer un parc immobilier (même modeste) est loin d’être une activité que l’on peut à mon sens qualifier de « 100% passive ». Et ce même en déléguant.
Il y a (entre autres) des travaux de rénovation à effectuer, des dégâts des eaux à gérer, de l’équipement à changer, des doléances de locataires à écouter, de l’incompétence des agences à gérer, des copropriétaires ennuyeux à recadrer, et des syndics oisifs à surveiller…
Est-ce que l’investissement immobilier vous confère un levier financier et temporel considérable? Absolument. Est-ce que ce sont des revenus « passifs »? Nope. A mon sens, on peut parler au mieux ici de revenus « semi passifs ».
Et en ce qui concerne le business en ligne alors?
Et bien comme son nom l’indique, même en ligne, il s’agit d’un business, ce qui veut dire que pour éviter qu’il ne s’effondre il nécessite un travail régulier. Ce modeste blog serait probablement déserté assez vite si je ne prenais pas la peine d’y poster toutes les semaines du contenu (ce qui implique plusieurs heures de rédaction, ainsi qu’un certain travail de recherche en amont).
Et ceci sans compter le temps de réponse à consacrer aux emails, aux pages de réseaux sociaux, aux formalités administratives (qui en France prennent autant sinon plus de temps que le développement du business en lui même), au travail de promotion nécessaire pour essayer de le faire connaitre (bon de ce coté là je pêche un peu en général, mais j’ai la chance d’avoir des lecteurs qui font une partie du bouche à oreille à ma place), et ainsi de suite. Pas forcement l’idée si votre objectif initial était de vivre sans travailler donc.
Contrairement à ce qui nous est souvent vendu sur internet, un business en ligne est probablement la source de revenus la moins passive de toutes (une opinion qui m’attirera peut être quelques critiques dans les commentaires, mais si vous observez le web entrepreneur à succès moyen vous vous apercevrez vite qu’il travaille énormément. La majorité des web entrepreneurs ont simplement des « business passion » qui font qu’ils ne considèrent pas leur temps de travail effectif comme du travail à proprement parler. Mais dans les faits : ils travaillent).
Ce qui nous conduit donc aux dividendes
Pour pouvoir encaisser des dividendes, il suffit littéralement d’acheter une action… et c’est à peu prêt tout! Si la passivité est donc votre premier critère de sélection : les dividendes sont la meilleure source de revenus passifs.
Enfin, pas exactement 100% passifs tout de même. Dans les faits il y a tout de même un travail intellectuel important à mener au départ pour savoir quelles actions acheter, et un travail de suivi (minimal) à effectuer ensuite régulièrement.
Mais une fois qu’un portefeuille boursier est sur les rails, le travail de maintenance et les contraintes au quotidien sont quasi inexistantes par rapport aux deux activités précédentes. Et c’est loin d’être là le seul atout des dividendes.
2/ Les dividendes permettent un niveau supérieur de diversification
C’est un sujet que j’ai déjà évoqué auparavant mais plus vos revenus passifs proviennent de sources multiples et décorréllées, plus ils sont solides. Si votre premier critère ici est la solidité : les dividendes sont une nouvelle fois la meilleure source de revenus passifs, car ils permettent de se diversifier très facilement.
La concentration est un des gros problèmes des business en ligne traditionnels et de l’immobilier. Si un seul de vos biens reste vide plus longtemps que prévu (ou si vous êtes entrepreneur et que votre business principal rencontre des problèmes), cela peut rapidement signifier 500/800/1000 euros de perdus chaque mois (bien entendu cela peut être significativement plus en fonction de l’échelle à laquelle vous opérez).
Même un investisseur immobilier diversifié qui possèderait par exemple 10 biens (et soyons honnêtes, 99.9% de la population ne se retrouvera jamais dans cette situation : si vous possédez ne serais-ce qu’un ou deux appartements rentables en location vous êtes déjà très loin devant la plupart des gens en terme de patrimoine), se retrouverait exposé à une perte non négligeable de 10 à 20% de ses revenus si il rencontrait un problème sur 1 ou 2 biens (loyer impayé ou vacance locative prolongée par exemple).
Dans le cadre d’un portefeuille boursier diversifié sur 40 ou 50 sociétés (ce qui est faisable dans l’absolu même avec 10 000 ou 20 000 euros), une coupe de dividende sur un titre ne représenterait qu’une perte de revenus de 2% environ.
Et en plus de cela en bourse il est facile d’investir en quelques clics dans des business situés en Europe, au Canada, aux Etats-Unis, en Asie ou ailleurs sur la planète, qui opèrent dans des secteurs différents, sur des marchés différents et dans des devises différentes : bref vous pourrez atteindre un niveau de diversification (et donc de sécurité des flux de revenus générés) supérieur à la plupart des autres options. Et en parlant de sécurité, cela nous conduit au point suivant.
3/ Les dividendes sont une source de revenus sûrs et croissants (si vous faites bien les choses)
Si vous souhaitez générer des revenus passifs avec comme objectif final d’arrêter de travailler, ces revenus passifs pourraient bien devenir votre revenus principaux, ce qui implique qu’ils doivent être sûrs!
Là où un loyer repose sur un seul locataire (2 ou 3 si vous faites une colocation) qui possède lui même le plus souvent une seule source de revenus (son salaire), les revenus versés sous forme de dividendes proviennent d’entreprises qui disposent elles mêmes de sources de revenus multiples, ce qui rend par essence leurs paiements beaucoup plus sûrs.
Les recettes d’un conglomérat industriel comme 3M company proviennent d’un ensemble de produits diversifiés (des masques de protection industriels aux nettoyants médicaux, en passant par les fournitures de bureau et les matériaux d’emballage).
Les recettes d’un géant de la boisson comme Coca-Cola ne proviennent pas que du Coca, mais de l’ensemble des produits de son portefeuille de boissons.
De plus ces sociétés ont chacune pour objectif de croitre et de se développer dans le temps, chose qui se traduit par une augmentation des dividendes versés à leurs actionnaires dans le temps (encore une fois : si vous investissez dans les bonnes sociétés bien sûr).
Cette hausse des dividendes versés est un mécanisme propre aux actions (vous ne trouverez pas de produit de banque qui vous paiera 2% cette année, 3% la suivante, et ainsi de suite). Et ce mécanisme unique fait que…
4/ Les dividendes sont une des seules sources de revenus passifs qui bat l’inflation (haut la main)
Vous le savez peut être, mais l’inflation est l’ennemi juré de votre pouvoir d’achat sur le long terme.
L’inflation étant globalement positive (et autour des 2/3% en moyenne), la valeur de l’argent (non placé) se déprécie constamment :
Si un placement vous rapporte 2% dans un monde où l’inflation est à 3%, votre placement vous fait donc en fait perdre 1% de pouvoir d’achat tous les ans (et vous vous appauvrissez graduellement).
Le but d’un bon investisseur n’est donc pas seulement de trouver des placements sûrs et rémunérateurs, mais des placements sûrs et rémunérateurs qui battent significativement l’inflation et augmentent le pouvoir d’achat année après année au lieu de le diminuer (ce qui n’est pas toujours chose facile).
Historiquement la moyenne de l’inflation est de 2 à 3% par an, alors que la moyenne de hausse du niveau de dividende de l’indice boursier moyen est de 5 à 6% par an : sur le long terme les dividendes battent donc l’inflation haut la main.
Un argument supplémentaire qui font des dividendes la meilleure source de revenus passifs sur le long terme.
5/ Les dividendes bénéficient d’une fiscalité allégée
Il y a une petite nuance à apporter ici dans le sens où le poids de la fiscalité dépendra aussi de votre pays de résidence, mais dans la majorité des pays développés du globe, les dividendes sont moins taxés que les revenus tirés du travail actif (donc moins que le salariat et beaucoup, beaucoup moins que ceux de l’entreprenariat qui peuvent atteindre des niveaux tellement ridicules qu’aujourd’hui tous les webentrepreneurs français à succès s’expatrient).
Ceci est possible parce qu’il existe des plans d’épargne à fiscalité différée (comme le 401K aux Etats-Unis ou le Plan Epargne en Actions en France) qui permettent de réduire le poids de l’impôt à zéro ou quasi zéro pendant une longue période, et parce que (même si l’on décide d’investir hors du cadre de ces plans), les dividendes sont taxés comme des revenus ordinaires, mais après avoir subi un abattement significatif (abattement qui n’existe pas sur les revenus tirés d’un salaire traditionnel).
Par exemple en France, dans le cadre d’un compte titre ordinaire « taxable », on est imposé sur ses dividendes après avoir retranché 40% de leur montant total, nous ne sommes donc imposés que sur 60% du montant de nos dividendes totaux vs 100% des revenus de notre salaire (et si vous êtes dans une tranche d’imposition élevée, vous pouvez désormais opter pour le régime de la flat tax qui ramènera votre imposition à 30% au lieu de 41 ou 45%).
A titre de comparaison, le résultat commercial d’un entrepreneur/patron de PME peut se retrouver sans problème taxé à 65% dans notre pays aujourd’hui (et je ne veux pas dire ici qu’il est taxé sur 65% de ses revenus, mais que sur 100 euros dégagés il lui en reste littéralement 35 en poche…).
Enfin bref, le but ici n’est pas d’entrer dans des considérations fiscales complexes, mais simplement de présenter l’idée qu’en terme d’imposition, les dividendes offrent des options pour alléger la facture qui n’existent pas forcement sur d’autres formes de revenus.
Conclusion
J’espère avoir pu vous donner quelques éléments de réflexion intéressants à travers cet article sur le sujet des dividendes, et sur pourquoi ils constituent à mon sens la meilleure source de revenus passifs. Si vous avez des idées différentes, ou que vous connaissez d’autres sources de revenus passifs intéressantes, n’hésitez pas à les mentionner dans les commentaires.
Et si vous êtes intéressé par le sujet mais que vous vous sentez un peu submergé par la masse d’informations à assimiler, que vous ne savez pas par où commencer, ou que vous avez obtenu des résultats boursiers qui jusqu’à présent n’étaient pas à la hauteur de vos espérances : n’hésitez pas à jeter un œil à la formation du site (elle vous présentera tout ce qu’il faut savoir de manière claire et compréhensible + vous m’aurez moi par email en support si jamais vous avez des questions techniques sur le sujet).
Dans l’intervalle, je vous souhaite un bon week-end et vous dit à très bientôt pour un nouvel article.
Serge says
Sauf erreur de ma part le taux de la flat tax s’établit à 30 %, soit 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2 % de CSG.
Du coup elle est intéressante aussi pour les tranches à 14 et 30%.
Pierre says
Bonjour Serge,
J’avais trouvé un tableau explicatif il y a un petit moment à ce sujet mais je ne retrouve plus le lien.
Les conclusions étaient que la flat tax devient surtout intéressante à partir de la tranche à 30% (pour la tranche à 14 je crois que les 2 modes d’imposition donnent des résultats très proches) ;
Cdt
Ludo says
Salut Pierre,
As tu déjà fait la comparaison entre un portfolio permanent vs un portfolio de dividends ?
Une préfèrence ? Et pourquoi ?
Merci
Pierre says
Bonjour Ludo,
En fait, les objectifs des 2 portefeuilles sont assez différents. Le but premier du portefeuille permanent est de proposer un portefeuille boursier global qui soit le plus stable possible au niveau valorisation (même pendant les crises). Et le but d’un portefeuille de dividendes est de dégager des revenus passifs croissants par le biais des paiements de ses titres (le portefeuille permanent paie quand à lui assez peu en termes de coupons).
En termes de perf totale : un portefeuille orienté dividendes est investi 100% en actions ce qui veut dire que sur le long terme il battra probablement le portefeuille permanent (qui contient des actifs plus défensifs comme le cash et les obligations), mais au prix de plus de volatilité (si il y a une crise majeure qui dure 2/3 ans par exemple, le portefeuille permanent battra probablement le portefeuille « tout actions » sur cette période) ;
Cdt
Ludo says
Ok Merci Pierre,
Ce qui me fait peur avec ce genre de stratégie, c’est le drawdown latent… c bien d’avoir 10% / an de dividende mais si c’est pour avoir 20% ou 30% de DD bof bof 🙁
Pierre says
Historiquement les bons payeurs de dividendes (sélectionnés en appliquant plusieurs filtres qualitatifs) ont dégagé des rendements supérieurs pour un risque inférieur à la moyenne du marché. Donc dans le cas d’une chute de l’indice de 20 à 30% on peut s’attendre à ce que le portefeuille perde bien moins que cela (j’en avais déjà parlé rapidement ici : https://plus-riche.com/quelles-actions-acheter ).
Bien entendu comme il s’agit d’un portefeuille « tout actions » la volatilité sera toujours plus importante que sur un portefeuille permanent par exemple, mais les rendements seront plus importants également et le risque sur le long terme reste plutôt faible. Après bien sûr un investisseur doit aussi placer en fonction de son profil et de ses préférences (personnellement je n’ai pas d’or ou d’obligs actuellement mais je place aussi en immobilier physique et dans quelques alternatifs par exemple pour ne pas être trop « all in » equities).
Matthieu says
Bonjour Pierre,
C’est un très bon article et je partage avec toi le même avis. Je cherche également à bâtir un solide portefeuille long terme d’actions versant des dividendes croissants. L’objectif étant de dégager dans le temps un flux de revenus passifs aussi grand que possible. Je partage d’ailleurs sur mon blog ( http://etre-riche-et-independant.com/suivi-portefeuille-boursier-reporting-juin-2018) mon portefeuille boursier et l’évolution de mes revenus de dividendes.
Cdt.