Comme je l’avais fait l’an dernier, dans cet article je vais vous présenter un peu plus en détails les résultats que j’ai obtenu sur mes différents investissements en 2022.
J’espère que ces compte rendus annuels pourront vous aider à avoir une vision plus réaliste de comment se passe le processus d’investissement « en temps réel », et du type de progression que vous pouvez espérer d’une année sur l’autre.
Un retour donc ici sur :
- Les résultats de mon portefeuille boursier européen
- Les résultats de mon portefeuille boursier américain
- Les résultats de mes investissements immobiliers
Table des matières
Résultats du portefeuille européen en 2022
Cette année 2022 aura été intéressante, car nous avons connu notre pire correction boursière depuis la crise du covid en 2020 (lorsque les marchés avaient chuté de 30% en quelques mois).
Et en début d’année, nous avions même connu ici le pire semestre boursier depuis 50 ans.
J’explique souvent sur le site que j’utilise des méthodes plutôt défensives, qui vont générer l’essentiel de leur surperformance durant des marchés difficiles. Comment le portefeuille a-t-il tenu (dans un contexte où les indices ont perdu plus de 20% de leur valeur dans l’année)?
Voici les résultats du portefeuille européen à fin 2022 :
Comme vous pouvez le voir ici, la sélection de valeurs du portefeuille a permis de terminer l’année quasiment « flat » (-1%), et a généré 9% de surperformance par rapport à l’indice CAC 40 sur l’année, ce qui est significatif.
Pour les nouveaux investisseurs, simplement se contenter de perdre moins que le marché durant les périodes difficiles peut ne pas sembler héroïque, mais dans la durée, ces quelques % d’écarts, font une grosse différence (en plus de jouer favorablement sur votre tranquillité d’esprit).
Dans le même temps, les dividendes payés par le portefeuille ont touché un nouveau sommet historique en 2022, ce qui est toujours appréciable.
Les périodes baissières sont toujours intéressantes pour tester la robustesse de votre portefeuille (car comme le dit Buffett « c’est quand la mer se retire que l’on voit ceux qui se baignent nus« ).
Ce portefeuille a été construit avec les méthodes que je partage depuis des années sur le site. J’ai également profité de la chute, pour renforcer quelques positions et en rentrer de nouvelles (comme toujours, vous pourrez retrouver tout ça en détails et en vidéo dans l’espace de formation du site).
Performance du portefeuille américain en 2022
Les reportings de mon portefeuille américain sont un peu plus complexes que ceux de mon portefeuille européen car ils englobent en fait deux stratégies :
- Une stratégie orientée “croissance” : le but est ici d’investir dans des actions qui augmentent leurs dividendes (et leurs revenus) plus rapidement que la moyenne (et de manière soutenable)
- Une stratégie orientée “rendement” : le but est ici d’investir dans des sociétés qui paient des rendements nettement plus élevés que la moyenne dès le jour 1 (et de les réinvestir)
Performances du portefeuille d’actions US
Le portefeuille d’actions américaines est celui qui a présenté la plus forte surperformance en 2022.
Si le marché américain est différent du marché européen, vous verrez néanmoins transparaitre des résultats qui témoignent d’une philosophie d’investissement similaire dans l’approche proposée (qui est donc transposable sans problème a différents marchés).
Voici les résultats du portefeuille US comparé à l’indice S&P 500 :
Comme vous pouvez le voir ici, le portefeuille a fait significativement mieux que l’indice de référence S&P 500 sur l’année, voici ses performances détaillées :
Comme vous pouvez le voir ici, le portefeuille est gagnant de +0.5% sur l’année contre une perte de -18% pour l’indice S&P 500. Ce qui représente quasiment 20% de surperformance sur l’année.
Comment est-ce possible? Le portefeuille était tout simplement positionné en suivant les principes que j’ai déjà présenté sur le site auparavant :
- Pas d’actions technologiques surévaluées
- Pas de concentration excessive sur les valeurs les plus chères (pas comme l’indice S&P…)
- Des sociétés qui ont toutes un bon cashflow (plus solides)
- Des sociétés achetées à prix raisonnable avec un bon Pricing Power (pour résister à l’inflation)
Le tout en payant de surcroit des dividendes très supérieurs à l’indice.
Dividendes du portefeuille américain comparés à l’indice en 2022
Au niveau dividendes, si vous aviez créé ce portefeuille en début d’année, vous auriez obtenu des dividendes de 3.2% plus de deux fois supérieurs aux maigres 1.3% de l’indice S&P 500.
Les rendements sur les indices étant toujours assez bas, il me semble essentiel pour les investisseurs désireux d’appliquer une stratégie de rendement de s’orienter plutôt vers l’option du stock picking, qui comme vous pouvez le voir ici, permet de dégager des dividendes nettement plus intéressants que les maigres 1.3% de l’indice (en faisant bien les choses).
D’autant plus que cette différenciation (si bien appliquée) fait « boule de neige » année après année, comme nous allons le voir dans le point suivant.
Prendre du recul : la performance du portefeuille depuis 2014
Voici la performance du même portefeuille boursier US depuis 2014 (en rouge):
Comme vous pouvez le voir, sur le long terme la sélection d’actions du portefeuille US a globalement surperformé. Cependant ce n’est pas là le seul atout du portefeuille (ni son seul objectif).
Le véritable atout d’un portefeuille d’actions à dividendes croissants
Voici la croissance des paiements agrégés du portefeuille US comparée à celle de l’indice boursier S&P 500 sur la même période :
Depuis 2014, le rendement sur coût du portefeuille a donc dépassé les 12% comparé à 4% pour l’indice S&P 500 : c’est là le véritable pouvoir (et l’objectif) de l’investissement en actions à dividendes croissants : générer des revenus passifs qui font boule de neige.
Si vos objectifs premiers sont la passivité et la simplicité, acheter un tracker sur un indice boursier (comme le S&P 500) peut donc avoir du sens, mais si votre but est de créer un revenu complémentaire (non spéculatif) ou de remplacer votre salaire avec la bourse : une stratégie orientée dividendes vous permettra d’y parvenir plus rapidement (et efficacement).
Nous pouvons noter ici que le cashflow du portefeuille a continué de grossir malgré la crise que nous avons traversé, un argument supplémentaire en faveur de la robustesse de l’approche utilisée.
(P.S : Le contenu de ce portefeuille est également disponible dans l’espace de formation du site).
Performance du portefeuille Alternatif / haut rendement à fin 2022
Le portefeuille à haut rendement est une stratégie que j’ai mise en place un peu plus récemment que les autres afin de booster mes rendements (dans un monde où les placements ont tendance à payer de moins en moins).
J’ai jugé bon de séparer ses performances de celles de mon portefeuille d’actions américaines car les instruments détenus ici ne sont pas des actions, mais des alternatifs à haut rendement (cela inclut entre autres des secteurs comme le Private Equity qui obéissent à des logiques différentes de celles des actions ordinaires).
Les dividendes des instruments qui composent ce portefeuille sont compris entre 6 et 12%.
Résultats du portefeuille à haut rendement à fin 2022
Voici les résultats du portefeuille à haut rendement en 2022 :
Comme vous pouvez le voir, le portefeuille à haut rendement a lui aussi fait beaucoup mieux que l’indice S&P 500 en 2022, voici ses performances détaillées sur la période.
Le portefeuille n’a perdu que 8% contre 18% pour l’indice S&P 500 sur la même période.
Le portefeuille a donc mieux tenu qu’un portefeuille 100% actions (avec lui aussi 10% de surperformance sur la période), mais a en plus le mérite de générer des dividendes très élevés.
Dividendes du portefeuille “Haut Rendement” en 2022 :
Passons maintenant à ce qui nous intéresse le plus en temps qu’investisseur de rendement : les dividendes du portefeuille.
Voici le niveau de dividendes du portefeuille à haut rendement fin 2022 (comparés à ceux de l’indice S&P 500, en rouge) :
Comme vous pouvez le voir ici, les dividendes du S&P étant historiquement bas : l’écart est excessivement important ici.
Historiquement, lorsque l’écart entre le haut rendement et les taux « sans risque » (ou les actifs à plus faible risque) est à son plus haut, cela est généralement synonyme d’opportunité, car cela signifie que le marché vous rémunère très bien pour détenir ce type d’actif (plutôt que les autres).
Cela peut aussi être synonyme de risques accrus, aussi il est important de surveiller la stabilité de son cashflow (chose que nous allons faire dans le point suivant).
Une perspective historique sur le portefeuille à haut rendement
Malgré les difficultés économiques que nous avons traversé ces dernières années, les dividendes du portefeuille ont continué de croitre :
Comme vous pouvez le voir, la crise de 2020 n’a pas empêché les actifs du portefeuille de payer des dividendes toujours plus élevés (et la chute de 2022 non plus).
La stratégie avait survécu à 2008, et elle a survécu à 2020, je suis donc assez content du résultat, car comme je l’évoque souvent, ce n’est pas un secteur facile à naviguer (la plupart des valeurs qui paient de gros dividendes sont des “yield trap”), et dans un monde de rendements toujours plus faibles : il n’est pas facile d’avoir ce niveau de rendement de manière soutenable.
(A cette occasion, et si vous souhaitez avoir plus d’informations sur ce type de stratégie, je rouvre les portes de la session d’hiver de la formation « bourse à haut rendement« , qui vous en dira plus sur ces actifs particuliers, et dont vous pourrez retrouver les détails en cliquant ici).
Résultats de mes investissements immobiliers en 2022
2022 a en revanche été synonyme pour moi de (gros) problèmes pour la première fois depuis des années sur la partie immobilier physique (sur un appartement en particulier), comme nous allons le voir dans la suite.
Comme je l’avais posté sur Twitter un peu plus tôt dans l’année, un des locataires a simplement décidé d’arrêter de payer son loyer… et malheureusement les choses ne se sont pas arrêtées là!
Combien cela m’a couté? et comment les choses se passent elles lorsqu’un locataire ne paie plus? C’est ce que je vous propose de voir plus en détails ici (comme j’ai eu beaucoup de retours curieux via les réseaux sur la marche à suivre lorsque ce genre de problème survient).
(P.S. : A noter comme toujours que par rapport à certains de mes bilans vous ne trouverez plus l’appartement 1 ici, tout simplement parce que j’ai emménagé dedans! C’est aussi l’avantage de l’immobilier physique : si besoin vous pouvez toujours y habiter, ou y loger un proche).
Bilan des investissements immobiliers en 2022 (cashflow)
L’appartement numéro 3 a connu de gros soucis cette année avec un locataire qui a cessé de payer au mois d’août, suivi… d’un incendie au mois de décembre (qui a causé des dégâts majeurs aux parties communes, les assurances sont d’ailleurs toujours en plein débat à ce sujet).
Comment cela se caractérise en terme de cashflow? Le locataire a cessé de payer son loyer au mois d’aout, l’assurance loyers impayés a pris le relai à partir du mois d’octobre, et l’immeuble a brulé début décembre, ce qui veut dire que 3 mois de loyer ont sauté (aout, septembre, et décembre).
Vous ne voyez ici que la partie financière, mais je ne vous cache pas qu’émotionnellement, cela peut être un peu plus compliqué à gérer quand les mauvaises nouvelles s’accumulent… l’occasion de constater ici que, comme en bourse : l’investissement immobilier ne vous dispense pas de devoir bien gérer vos émotions.
(PS : Également, J’ai également eu 1 mois de vacances locative sur l’appartement numéro 2, pour cause de changement de locataire, comment cela se traduit-il en termes de chiffres? Voyons cela dans la suite).
Loyers perçus en 2022 :
- Appartement 2 : 6435 euros (contre 7020 euros sans vacance locative)
- Appartement 3 : 4770 euros (au lieu de 6360 en l’absence de problèmes)
Crédits remboursés :
- Appartement 2 : 3420 euros
- Appartement 3 : 4116 euros
Charges sur la période :
- Appartement 2 : 1173 euros (les charges ont augmenté fortement du fait d’une réfection du toit)
- Appartement 3 : 640 euros
Taxes foncières 2022 (en hausse, bien entendu) :
- Appartement 2 : 315 euros
- Appartement 3 : 380 euros
Total à fin 2022 = 11 205 recettes – 7536 crédits – 1813 de charges – 695 de taxe foncière = 1161 euros de cashflow (soit +97 euros/mois contre +350 en l’absence de difficultés)
Les charges de l’appartement 2 ont connu bond significatif sur la période, car la copropriété commence à lever des fonds dans le but de refaire la toiture (un mal nécessaire toutes les X années pour lequel vous devrez penser à provisionner des fonds si vous investissez dans la pierre).
Le cashflow final reste malgré tout cela légèrement positif sur la période, c’est tout l’intérêt ici de voir un montage initial très large afin de ne pas « sauter » à la première difficulté venue (qui inévitablement, ne manquera pas d’arriver), et bien sur, de prendre autant d’assurances que possible.
Cela souligne aussi les dangers à mon sens de trop compter sur un cashflow immobilier (variable) pour ses revenus courants. Je pense aux retraités et aux jeunes « indépendants » qui comptent un peu trop sur la pierre, et selon mon expérience, mes dividendes ont été par nature plus prévisibles que mon cashflow immobilier.
Comme souligné dans « Où investir en 2023?« , la pierre reste cependant un bon deal à mon sens, si les conditions générales le permettent (c’est à dire que vous pouvez emprunter à taux bas, et le replacer haut)… ce qui est plus difficile aujourd’hui qu’il y a quelques années.
Conclusion
2022 n’aura pas été une année facile. C’est un bon rappel ici qu’en temps qu’investisseur, toutes les années ne seront pas roses, et qu’une gestion optimale des mauvaises années est souvent ce qui fera une grosse différence dans vos performances à long terme.
Du coté des choses positives : les portefeuilles boursiers ont très bien tenu en 2022.
Beaucoup d’investisseurs semblent convaincus qu’investir dans un indice boursier constitue en quelque sorte la « stratégie boursière ultime« , à laquelle certains n’admettent guère d’alternative.
Mais comme j’espère avoir pu le prouver en postant ces comptes rendus en temps réel (depuis des années maintenant) : si investir dans un indice a l’avantage d’être une stratégie simple, ce n’est pas pour autant une stratégie « optimale » (si vous savez ce que vous faites bien entendu).
Également, pour les spéculateurs : 2022 aura également été un bon rappel qu’il ne sert à rien de gagner +600% durant les périodes fastes, si c’est pour ensuite perdre 90% de son compte à la première difficulté économique venue.
Comme toujours dans l’histoire de la finance, quand les choses deviennent difficiles : les actifs de qualité qui dégagent de robustes cashflows ont tendance à reprendre leurs droits, et les secteurs artificiellement gonflés par la spéculation sont les premiers à connaitre de sévères pertes.
Sur cette année 2022, la surperformance générée par un stockpicking efficace (basé sur la qualité, et évitant soigneusement les segments les plus surévalués du marché) a été massive.
(P.S : Si c’est une approche qui vous intéresse plus en profondeur, n’hésitez pas à jeter un œil à la formation du site si ce n’est pas déjà fait, et je vous dis à très bientôt pour un prochain article!)
benoi31 says
Bonjour,
Les indices auxquels vous comparez votre portefeuille sont ils bien dividendes réinvestis ?
Vu que vous êtes pas mal investis sur des actions à dividendes, cela me parait extrêmement important pour être sûr de comparer ce qui est comparable en terme d’indices.
Par ailleurs, pourquoi ne pas comparer le portefeuille EU au MSCI Europe plutôt que CAC40 ?
Merci pour les précisions, article très intéressant, surtout sur le retour d’expérience immo qui manquent toujours beaucoup dans ce type de blogs. Là on a un retour concret avec les impacts potentiel d’un imprévu, c’est super intéressant
Pierre says
Bonjour Benoit,
Pour le comparatif LT j’utilise les données Yahoo Finance sur le CAC (qui sont supposées être calculées en « total returns » ici, mais j’avoue que je n’ai pas double checké leurs maths).
Pour plus de granularité je partage aussi le comparatif année par année (rapports sur lesquels l’impact des divs est réduit).
Pour ce qui est du MSCI Europe, le comparatif avec le CAC me parait plus juste, dans le sens où la quasi intégralité des valeurs du portefeuille sont françaises ici ; Cdt